Les Archives Départementales de la Loire, à Saint-Etienne, exposent quelques-uns de leurs trésors : objets de théâtre, dessins, parchemins, registres, photographies...
Le plus ancien document présenté (qui n'est pas le plus ancien des Archives) est une bulle pontificale du pape Eugène IV datée de 1445 nommant un certain Louis de Gilbertès hôtelier de l'abbaye de La Chaise-Dieu (Haute-Loire). Dans quelles circonstances s'est elle retrouvée dans les archives de l'hôpital de Roanne déposées ensuite aux Archives Départementales ? La pièce la plus récente est une maquette du « Grand Pont », réalisée en 2004 par Alain Parent. C'est la plus volumineuse des maquettes que conservent les Archives. Il y a dans le bâtiment de la rue Barrouin 47, 8 km linéaires d'archives, en comptant les 12 km de l'extension récemment inaugurée.
Au rayon des vieux papiers, il faut mentionner ceux en rapport avec Jacques Coeur et Ravachol, deux personnages historiques presque légendaires. Concernant le premier, il s'agit de l'Arrêt du grand conseil du roi le condamnant et d'adjudication de ses seigneuries du Roannais à Guillaume Gouffier, chambellan du roi (1453-1455). Le rouleau, scellé du sceau du parlement de Paris, est fait de 28 feuilles de parchemin et mesure 15 mètres de long. Pour François Claudius Koënigstein – il y a toujours des « Ravachol fans » semble-t-il, c'est ce qu'on lit sur certains murs de Saint-Etienne -, ce sont quelques pièces du procès. Dans la commission rogatoire du juge d'instruction A. Ferreol (Montbrison, 1891), l'anarchiste en fuite, inculpé d'assassinat et de vol qualifié, est décrit portant notamment une cicatrice sur la main gauche, au bas de l'index près du pouce, une autre sur la bosse frontale gauche, et une tache sur la poitrine.
A ne pas rater l'estampe à l'eau forte représentant la prise de Montbrison (et le fameux « saut ») par le sinistre baron des Adrets (14 juillet 1562). L'image est connue, beaucoup montrée dans les ouvrages d'histoire locale. Ce qu'on ignorait, c'est qu'elle est - celle-ci en tout cas - allemande (1569). Sont exposés encore le premier registre de l'administration centrale du département de la Loire proprement dit (1793 – 94, avant c'était Rhône-et-Loire), ouvert sur une séance mentionnant Javogues, un registre des procès verbaux d'exposition d'enfants, une estampe à l'eau forte de 1873 d'Henri Gonnard (1834-1912) montrant l'ancien pont de la première ligne de chemin de fer... Un mot peut-être sur les enfants. L'Assistance publique a été mise en place en 1849. Les enfants abandonnés étaient confiés aux hospices sous la supervision d'un service dédié du Département. Le registre exposé provient de l'hôpital de Saint-Chamond, ouvert sur une page d'information sur un matru. Il s'y trouve un effet personnel qui pourrait permettre, peut-être, plus tard, de l'identifier. En l'occurrence une médaille pieuse au bout d'un ruban...
On s'amuse à lire aussi les appréciations figurant sur les fiches du personnel de Manufrance : « secrétaire d'atelier médiocre, très bavarde », « volontaire, bon ouvrier », « bon ouvrier horloger mais d'un caractère violent et susceptible », … Et sur l'acte de naissance de Piem, qu'il est né précisémment à Saint-Etienne dans une villa de la rue Emile Clermont. Son père, employé de banque, était d'Aix (Bouches-du-Rhône). Sa mère, sans profession, de Feurs. Il y a aussi des fiches individuelles d'étrangers établis par le commissariat de Saint-Etienne, conformément à la loi d'août 1893 qui obligeait les travailleurs étrangers à se faire connaître auprès de l'autorité municipale. Ce sont trois fiches d'un fichier rare issues du fonds de la Préfecture. Il y a celle d'un Chinois, un des membres fondateurs du Parti communiste chinois, et celles des Italiens Alessandro et Amelia Cardin, père et sœur de Pierre Cardin (1929). La fiche de la fille est barrée d'une inscription : décédée à Saint-Etienne...
Jusqu'au 20 décembre