L'exposition "Kata : catastrophes minières" ouvre ses portes ce 26 novembre au Parc-musée de la mine du puits Couriot. Elle est basée sur les recherches effectuées par Jean-Paul Gaschignard, « depuis maintenant plus de 5 ans », nous écrit-il. Jean-Paul Gaschignard est chercheur au Musée de la mine. Une exposition de 2014 sur les poèmes et chansons de la mine s'inspirait également de son travail et il a écrit un livre sur ce thème: Pauvre mineur, mineur joyeux. Avec cette nouvelle exposition, un ouvrage éponyme voit également le jour, en vente au prix de 20 euros au puits Couriot et dans les librairies stéphanoises. Voici une petite présentation du livre, d'après les éléments communiqués par l'auteur.
Kata : catastrophes minières compte 128 pages au format 25 x 19 cm. Jean-Paul Gaschignard y présente les catastrophes minières du bassin de la Loire et leur chronologie, y compris leurs impacts dans la région et en France. Il aborde ensuite les causes techniques de ces accidents, et l’évolution de la sécurité minière en France aux XIX et XXe siècles. Un troisième chapitre, « Images de l’impensable », présente 35 images de catastrophes minières - estampes, dessins, tableaux, gravures, puis photographies - et les commente, en décrivant très rapidement leurs thématiques : la foule en attente, les sauvetages, les enterrements, l’instant de l’accident… Le dernier chapitre, « Le Temps des commémorations », sert de conclusion et raconte les commémorations de ces catastrophes, et les monuments qui les rappellent, très rares dans la notre département. Les annexes comprennent une chronologie complète des accidents de 10 morts et plus dans les mines de la Loire, une chronologie des accidents miniers de 25 morts et plus dans les mines françaises, et une chronologie des accidents collectifs de la Loire après 1942.
5000 morts dans la Loire
Les accidents ont toujours été très nombreux dans les mines de charbon. On estime qu’ils ont, au total, fait cinq mille morts dans le bassin de la Loire, aux XIXe et XXe siècles. Parmi ces accidents, on compte de grandes catastrophes : 72 morts au puits Jabin, à Saint-Etienne, en 1871 ; plus de 189 dans le même puits en 1876 ; 79 morts au puits Chatelus, toujours à Saint-Etienne, en 1887 ; plus de 213 au puits Verpilleux en 1889, 118 au puits Pélissier en 1890, 70 au puits de la Manufacture en 1891… La série se ralentit au XXe siècle, sans pour autant s’arrêter : 48 morts dans l’incendie du puits Combes, à Roche-la-Molière, en 1928 ; 36 au puits de la Loire en 1939 ; au moins 65 au puits de La Chana en 1942… et encore six au puits Charles, à Roche-la-Molière, en 1968, dans le dernier accident collectif du bassin...
Grisou ?
On parle toujours, en France, de « coups de grisou » à propos des explosions dans les mines de charbon. L’analyse méthodique des causes de ces explosions, et en particulier du rôle des poussières de charbon, découvert après la catastrophe de Courrières en 1906, amène à conclure que la très grande majorité des grandes explosions, et en particulier de celles de la Loire, a été causée par les poussières de charbon, et non par le grisou.
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