
L'exposition
Du 18 au 28 novembre 2008, ils vous proposent une manifestation éphémère qui va faire bouger la cuisine. Bienvenue dans le monde de La Bartassaille… extraordinaire richesse de ce quotidien culinaire entre mémoire et innovation.
La sélection Formes Utiles : l’innovation au service du consommateur
Formes Utiles (FU) est un courant né en 1949 comme « une sélection des objets qui servent à la vie quotidienne et qui contribuent à son agrément », suscitée par l’Union des Artistes Modernes (UAM) qui depuis sa création à Paris en 1930 a toujours « combattu pour l’accord de l’« utile » avec ce que l’on appelle la « beauté » dans tous les domaines nouveaux de la production industrielle ».
A travers une sélection de 20 objets dans le domaine de l’ustensile de cuisine et la réunion d’"ancêtres", des objets-mémoire, il vous est proposé de lire le monde d’aujourd’hui à travers le regard FU.
Dans un espace clair et accessible, ces produits innovants, testés par un panel d’utilisateurs de 20 à 82 ans, seront mis en avant. Ils répondent tous à un esprit volontariste du design (ergonomie, valeur d’usage, rapport qualité/prix, sécurité et apport environnemental). Aussi, le jury imprégné de l’héritage des principes fondateurs du courant Formes Utiles a adapté sa sélection à des préoccupations contemporaines telles que le respect de l’environnement et l’usage de l’objet par tous les consommateurs, qu’ils soient ou non en situation de handicap.
Le colloque
Presse purée, cocotte-minute, marmite, SEB, Birambeau, Mastrad, Vedette... ces objets et ses marques emprunts de mémoire marquent nos vies et portent nos souvenirs. Fort de ce constat, il vous est proposer de croiser nos regards sur ses ustensiles de cuisine moins futilitaires que nécessaires (pratiques, utiles et identitaires) ... Ecrivains, designers, chefs d'entreprise, historiens, sociologues, conservateurs du patrimoine pensent et repensent ces objets, cette "bartassaille" comme on le dit à Saint-Etienne.
5 axes seront développés les 20 et 21 novembre dans un soucis de comprendre comment naît un ustensile et pourquoi il entre parfois dans notre patrimoine, et comment histoire, mémoire et innovation sont liées pour devenir de vrais moteur de la création (programme et infos en fin d'article).
20 novembre 14h-18h30 et 21 novembre 8h30-17h30
Conférences - Débats
Toute une histoire de Bartassaille...Histoire, mémoire et patrimoine des entreprises et des objets d'Arts Ménagers
Site Tréfilerie - Salle SR2 - parcours fléché
20 novembre
Présidence de séance: Anne-Marie Pajot
14h – 14h15: Introduction
14h15 – 15h15: Des mots, des objets et des sens
Anne Saint-Dreux, Présidente de la Maison de la Pub
Les objets ménagers avaient autrefois la particularité d’intégrer l’univers familial au point de devenir des compagnons de vie transmis de génération en génération. Ils étaient les témoins de tâches répétitives ponctuant une journée, une existence, ces tâches immémoriales où main et ustensile ne faisaient plus qu’un et leur donnaient une forme de noblesse patinée et complice. Aujourd’hui, l’ustensile de cuisine est devenu enjeu commercial. L’industriel se plaît à le multiplier, le diversifier, le sophistiquer. S’il incarne désormais l’aspiration nous portant vers le confort et l’esthétique, il ne peut pour autant nous détacher d’un passé encore proche, car le geste est là pour nous rappeler à quel point la complémentarité entre l’homme et l’outil domestique remonte aux fondements de sa propre culture.
14h45 – 15h15: Les ustensiles de cuisine au Salon des Arts Ménagers
Jacques Rouaud, Dernier commissaire du Salon des Arts Ménagers, Président de l’Association Arts Ménagers
L’ustensile de cuisine, le plus ancien des objets domestiques, le plus banal aussi par son usage quotidien, devient avec le temps un sujet de raillerie. Le Salon des Arts Ménager va le réhabiliter en redonnant à la cuisine son rôle de « pièce à vivre et à recevoir ». Grâce aux matériaux nouveaux, aux progrès techniques, au design et à l’ergonomie, il va participer au décor, accéder à la table d’hôte et accompagner l’évolution de la société d’après-guerre.
15h15 – 15h45: Regard littéraire sur l’ustensile de cuisine
Chantal Pelletier, Ecrivain et Directrice de la collection Exquis d’écrivains
Après avoir présenté la collection "exquis d'écrivains" qu'elle dirige, petite bibliothèque contemporaine autour de la langue de la gourmandise et des plaisirs de la table et des fourneaux, Chantal Pelletier parlera de l'importance accordée à ses auteurs par l'ustensile, ses appellations spécifiques régionales, voire familiales qui sont autant de richesses du patrimoine de la langue: de la planche à découper à la marmite en fonte, du couteau de poche aux divers instruments nécessaires à la fabrication de la crêpe, etc. Elle proposera aussi une incursion, bien sûr, dans d'autres exemples de la littérature d'aujourd'hui.
16h45 – 16h15: Questions et pause
16h15 – 16h45: L’ustensile dans les années 1950: une histoire de femmes?
Jacqueline Bayon, Professeur, Directrice de l’IERP
Jacqueline Bayon proposera une réflexion sur le genre des objets. Ces ustensiles de cuisine, univers de femme par excellence, sont-ils des mâles ou des femelles ? Orientent-ils nos vies ? Témoins de nos vies, l’ustensile est aussi un indicateur des relations sociales. A travers l’exemple de l’univers des femmes dans les années 50, J.Bayon posera des questions sur les rapports ustensiles – objets – femmes.
16h45 – 17h15: L’invention culinaire et l’ustensile
Benjamin Massart, Ingénieur, fondateur et directeur de Cuisinemoleculaire.com
La cuisine dite « moléculaire » est sans nul doute à la croisée des espoirs les plus novateurs et des critiques des plus virulentes. Qu’en est-il réellement ? Quels sont les nouveaux défis de cette cuisine en pleine mutation ? Car bien au-delà de l’utilisation controversée d’additifs cette tendance culinaire qui se cherche un nouveau nom a pour but, au travers de techniques et de concepts, de stimuler tous les sens, s’adressant, souvent au delà du physique, à l’émotionnel et à l’intellect. Cette approche ouvre un champ d’investigation bien plus large que celui du laboratoire de physico-chimie des aliments où le terme « cuisine moléculaire » naquit vers la fin des années quatre-vingt.
17h15 – 17h45: Ustensiles de cuisine en situation d’acculturation
Claire Calogirou, Chargée de recherche au CNRS - IDEMEC
Ce thème des cuisines suscite l’intérêt des conservateurs du musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (ex musée des Arts et Traditions populaires) depuis fort longtemps. Après quelques éléments d’ensemble sur la collection du musée, notre propos concernera une campagne de collecte menée en 2001, en particulier notre contribution sur un aspect non exploré encore sur les cuisines de familles d’origine immigrée dans une banlieue défavorisée de la région parisienne. Seront présentés la méthode et quelques résultats de l’enquête.
17h45 – 18h15: Mastrad, design & Co
Mathieu Lion, PDG de Mastrad
De nombreuses idées qui fourmillent dans un esprit inventif ? Le lot quotidien de Mathieu Lion, fondateur et Président de la société Mastrad. Mathieu Lion, aux doigts magiques, transforme tout ce qu'il touche en acier, comme le célèbre savon Deos ou en silicone, comme la moufle Orka et bien d'autres ustensiles, qui font battre le coeur de nos cuisines, depuis de nombreuses années. Pour lui, la cuisine a toujours été une vocation. C'est très tôt que les effluves et senteurs viennent délicatement lui chatouiller les papilles. Un court passage dans le domaine de la restauration… et le voici de retour, côté cuisine pour mettre les ustensiles à l'honneur !
18h15 – 18h30: questions et conclusion
18h30 – 20h: cocktail et visite de l’exposition – presentation de la Sélection Formes Utiles
21 novembre 2008
Objets et enterprises, une histoire et des patrimonies d’entreprises à sauvegarder
8h00: accueil des participants
8h30: introduction
Faire l’histoire des objets industriels. Présidence: Claude Welty (à confirmer)
8h40 – 9h10: Ustensiles de cuisine et de table: existe-t-il un "design" médiéval?
Danièle Alexandre Bidon, historienne, EHESS
Parler de design au sens purement esthétique du terme pour le mobilier médiéval serait faire preuve d'audace, sinon d'anachronisme. Néanmoins, l'examen du vaisselier démontre que les ustensiles de table n'étaient pas soumis à un strict utilitarisme et que les ustensiles de cuisine, dont on attendait la performance technique, n'étaient pas exempts d'une créativité inventive: en témoigne la cuiller à deux cuillerons découverte dans la fouille d'une maison de vigneron du XVIe siècle, à Besançon. A table, certains objets ont des formes curieuses, qui ont suscité des interprétations variées sur les manières de les utiliser. Les jeux sur la matière (verres et surtout céramiques imitant le bois, voire le métal) et sur la forme sont de règle. Des aiguières imitent la nature (en forme de pomme de pin) ou la culture (en forme de personnages de lais et de fabliaux). Un goût de la miniaturisation, apparenté au maquettisme, s'impose en effet aux tables aristocratiques, avec bateaux (nefs de table), chariots (salières à roulettes pour tables en longueur), châteaux (fontaines de table crénelées) en réduction. Soit l'expression d'un véritable complexe de Gulliver. Y est associé un goût nouveau pour la nature (bosquets factices et animaux miniatures) qui se lit jusque dans la disposition des mets (poissons nageant dans une gelée bleue...). On s'interrogera pour finir sur ce qui a été conservé, ou retrouvé, de ces diverses formes du design médiéval dans les arts de la table aujourd'hui.
9h10 – 9h40: Couverts de table, histoire et usages multiples, reconception?
Yves-Claude Lequin, Pôle editorial Multimédia, UTBM
Comme tous les objets, les couverts sont multi-facettes : produits industriels ouverts à des usages parfois imprévus, marchandises banales ou luxueuses, objets porteurs d’une symbolique souvent riche… Issus de gestes correspondant à des besoins humains fondamentaux, ils sont fort anciens, quoique d’âge inégal : si l’écuelle et l’instrument coupant ont plusieurs millénaires, bon nombre de nos couverts datent de la Renaissance. Avec l’industrialisation ils sont produits en série et se présentent sous une forme aboutie, qu’on pense généralement finie, ce qui n’empêche pas qu’on les reconçoive encore aujourd’hui, demain…
9h40 – 10h10: Etudier l’âme des objets, les objets de mémoire
Aurélie Brayet, chargée de missions de Saint-Etienne Métropole, doctorante en histoire et patrimoines
« Objets inanimés avez-vous donc une âme ? »… Si la définition même du mot objet renvoie à une matière inerte, subissant, il n’est reste pas moins que les objets qui nous entourent, sont porteurs de vie. Témoins de notre vie, ces objets de mémoire portent les traces du vécu, de l’ordinaire, des habitudes à l’extraordinaires parfois.
10h10 – 10h30: questions et pause
Histoires d’entreprise. Présidence: Aurélie Brayet
10h30 – 11h00: Histoire de Birambeau, 80 ans d’innovation au service de la cuisine
Christian Borel, Responsable développement produit / designer
C’est en voyant sa femme s’évertuer à utiliser un moulin à café en le coinçant entre les genoux, que René Birambeau a l’idée d’un moulin mural. Il le fait breveter et inaugure la marque ‘AS Birambeau’ en 1929. Ce moulin devient très vite le produit phare d’une gamme constituée de presse-fruits et de râpes. 12 ans plus tard, l’activité de d’AS Birambeau s’élargit à la distribution. Grâce à son atelier de mécanique et ses machines-outils installées dans le 11ème arrondissement de Paris, AS Birambeau prend toute sa dimension de fabricant d’ustensiles de cuisine. La société connaît de belles années. Elle grandi. Plusieurs sites de production s’établissent dans Paris. A la fin des années 70, les ateliers Parisiens manquent de rentabilité et la société ouvre un vaste site à Chablis, capable d’assumer toute la production et la logistique. La société emploie alors jusqu’à 250 employés. Deux décennies plus tard, sous la pression de la grande distribution, AS Birambeau doit se restructurer. La société se sépare petit à petit de ses machines outils et délocalise sa production à l’étranger. Birambeau rejoint le groupe Leifheit en 2001, leader européen des produits ménagers. En 2007, une dernière série de crochets adhésifs est produite à Chablis. Aujourd’hui Birambeau compte une centaine d’employés. C’est une équipe soudée et motivée. Pour face à un marché saturé de produits choisis pour leur coût, elle doit redoubler de créativité et de talent.
11h00 – 11h30: De la machine à laver à la naissance d’un groupe international, l’exemple de Laden Quynh Delaunay, chercheuse en sociologie, CNRS
L’histoire de la machine à laver Laden illustre la façon dont la création d’un produit cristallise le savoir-faire et l’esprit d’une époque, mobilisant la passion des hommes pour de motivations aussi complexes que la recherche du profit, l’intérêt pour les découvertes techniques, le désir d’émancipation des problèmes de la vie quotidienne et l’action, dans une société ouverte sur l’avenir. Laden était la marque d’une entreprise de machines à laver qui, lancée en 1948 par deux hommes, un ingénieur et un commercial, à partir d’une même passion, fit passer ce qui était une entreprise de deux personnes à une multinationale à l’ère des grands groupes.
11h30 – 12h00: Histoire de l’entreprise Unilever: une multinationale multilocale
Daniel Berthod, responsable technique des produits d’entretien Unilever France
Quand, il y a 78 ans, Lever Brothers en Angleterre a fusionné avec la firme Hollandaise Margarine Unie, ils ont mis en commun non seulement une gamme très variée de produits – savon, margarine, glace, viande ou poisson – mais aussi une grande croyance envers la responsabilité sociale de l’entreprise. Le résultat a été Unilever. Margarine Unie tout comme Lever Brothers étaient des entreprises familiales, dirigées par des entrepreneurs visionnaires, Anton Jurgens, Simon van der Bergh et William Hesketh Lever, chacun ayant manifesté un profond engagement social. En créant la première marque mondiale de savon, Sunlight, la vision de William Lever était de « faire entrer la propreté dans les habitudes, faciliter le travail des femmes, contribuer à la santé et rendre la vie plus agréable à tous ceux qui utilisent nos produits ». Cette vision, exprimée en 1890, est toujours la mission d’Unilever : être source de Vitalité au quotidien. Nutrition, soin du corps et entretien de la maison, les marques du Groupe aident chacun à se sentir bien et à profiter pleinement de la vie en toute sécurité.
12h00 – 14h00: Repas des intervenants
Patrimoines et enterprises. Présidence Marie-Noëlle Polino (à confirmer)
14h00 – 14h30: Musée et enterprise: le musée EDF Electropolis
Claude Welty, Directeur du musée EDF Electropolis et de l’Espace EDF Electra
Le patrimoine des objets de la sphère domestique occupe une place importante dans les collections du Musée EDF Electropolis. Les objets électriques ménagers sont des témoins essentiels de l’impact de l’électricité dans notre société ; le parcours muséographique en donne un bon aperçu. On examinera comment cette collection s’est constituée au travers des relations entre le musée, le monde industriel, institutionnel et celui des médias.
14h30 – 15h00: De la casserole au ramasse-miettes, l’Institut pour l’histoire de l’aluminium (IHA) au service d’un patrimoine
Mauve Carbonell, secrétaire scientifique, IHA et Thierry Renaux, patrimoine et communication, IHA
Créé en 1986, l’Institut pour l’histoire de l’aluminium (IHA), association à but non lucratif, a pour missions principales le développement de la recherche, la préservation et la valorisation du patrimoine ainsi que la diffusion des savoirs. Dans le cadre des activités de l’IHA,consacrées au métal léger, le thème « Aluminium et arts ménagers » est fréquemment abordé. Produit industriellement depuis la fin du XIXe siècle, l’aluminium entre dans la vie quotidienne des Français durant les années 1920. Devenu incontournable après guerre, ce « symbole de modernité » se substitue aux matériaux traditionnels, des batteries de cuisine au pot à lait, en passant par les emballages. Plusieurs exemples illustrent cette histoire et le patrimoine qui en résulte : la naissance de l’industrie de l’aluminium et les premières tentatives ménagères ; la multiplication des usages de ce métal révélée au Salon des arts ménagers de 1936 ; ou encore l’essor rapide de l’aluminium dans la société traditionnelle camerounaise des années 1960, en particulier par la diffusion des marmites et casseroles en aluminium.
15h30 – 16h00: Une prise de conscience d’un patrimoine des enterprises: le Conservatoire SEB
Virginie Labrue, Chargée de mission, Conservatoire SEB
Comment et pourquoi une entreprise multinationale et multiproduits, de surcroît leader mondial dans son domaine d’activité – à savoir le petit électroménager et les articles culinaires - peut elle s’intéresser à son histoire et donc à la conservation de son patrimoine ? C’est ce que nous allons tenter de comprendre grâce à l’exemple du Groupe SEB, cette entreprise française riche d’un passé de plus de 150 ans, implantée dans 120 pays et qui compte aujourd’hui quelques 19 000 collaborateurs dans le monde. Un cas d’école d’autant plus intéressant que la direction générale du Groupe SEB a mis en place en 2004 un processus de management de la mémoire qui s’est dotée d’une institution spécifique : le Conservatoire Groupe SEB.
16h00 – 16h30: questions et pause
Enjeux des mémoires d’entreprises: Luc Rojas
16h30 – 17h00 : Conservation-restauration des matériaux plastiques, une histoire commence. ; les enjeux d’un patrimoine industriel contemporain
Sylvie Ramel, Conservatrice et restauratrice de matériaux modernes
Les matériaux plastiques sont omniprésents dans les collections d’arts ménagers et dans les collections traitant du XXe siècle. Les familles sont nombreuses et leurs comportements dans le temps diffèrent en fonction de nombreux facteurs. Ces matériaux issus de l’industrie vieillissent et se dégradent progressivement. Comment les conserver et les restaurer ? Nous exposerons les principes de préservation connus à ce jour pour In Fine présenter les travaux en cours et à venir sur ce thème.
17h00 – 17h30: La pertinence de l’histoire pour la pratique du projet en design
Alain Findeli, Professeur titulaire à l’école de design industriel de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal
Au Bauhaus, entre 1919 et 1933, l’histoire n’était pas enseignée aux étudiants. Il s’agissait avant tout de développer leur créativité et d’inventer un monde nouveau à partir d’une table rase. Les modèles du passé ne pouvaient et ne devaient par conséquent en aucun cas constituer des références ou des précédents qu’il aurait été trop tentant de copier. Cette consigne fut reprise par Moholy-Nagy lorsqu’il fonda le New Bauhaus à Chicago en 1937 et ce n’est que plus tard que les premiers cours d’histoire (de l’architecture, de l’urbanisme et du design) y firent leur apparition. Dans plusieurs écoles de design se réclamant de cette tradition ‘moderniste’, il n’y avait toujours pas de cours d’histoire au début des années 70, ou guère. Celle-ci fut ‘réhabilitée’ (et arraisonnée comme l’on sait) par les premiers postmodernistes à la fin des années 70. Après les premiers pastiches, l’histoire a constitué une réserve de précédents dont l’interprétation, si elle était conduite adéquatement, allait être source d’innovation. Or l’expérience montre que très souvent, les étudiants en design ne parviennent pas à faire en sorte que le cours d’histoire du design féconde significativement les projets sur lesquels ils et elles travaillent. C’est à cette question que sera consacrée la présentation. Nous nous demanderons plus précisément ce qui, dans l’histoire du design, pourrait constituer un corpus susceptible de nourrir la capacité d’innovation des designers.
17h30 – 18h00: Innovations et histoire d’entreprise, les sources de l’innovation
Valerie Marchal, INPI
A travers l’étude de brevets d’invention, de marques et de modèles, Valérie Marchal se propose de présenter l’innovation comme un esprit d’entreprise, un patrimoine, une histoire à conserver pour se développer.

/DR
Du 18 au 28 novembre 2008, ils vous proposent une manifestation éphémère qui va faire bouger la cuisine. Bienvenue dans le monde de La Bartassaille… extraordinaire richesse de ce quotidien culinaire entre mémoire et innovation.
La sélection Formes Utiles : l’innovation au service du consommateur
Formes Utiles (FU) est un courant né en 1949 comme « une sélection des objets qui servent à la vie quotidienne et qui contribuent à son agrément », suscitée par l’Union des Artistes Modernes (UAM) qui depuis sa création à Paris en 1930 a toujours « combattu pour l’accord de l’« utile » avec ce que l’on appelle la « beauté » dans tous les domaines nouveaux de la production industrielle ».
A travers une sélection de 20 objets dans le domaine de l’ustensile de cuisine et la réunion d’"ancêtres", des objets-mémoire, il vous est proposé de lire le monde d’aujourd’hui à travers le regard FU.
Dans un espace clair et accessible, ces produits innovants, testés par un panel d’utilisateurs de 20 à 82 ans, seront mis en avant. Ils répondent tous à un esprit volontariste du design (ergonomie, valeur d’usage, rapport qualité/prix, sécurité et apport environnemental). Aussi, le jury imprégné de l’héritage des principes fondateurs du courant Formes Utiles a adapté sa sélection à des préoccupations contemporaines telles que le respect de l’environnement et l’usage de l’objet par tous les consommateurs, qu’ils soient ou non en situation de handicap.

Le colloque
Presse purée, cocotte-minute, marmite, SEB, Birambeau, Mastrad, Vedette... ces objets et ses marques emprunts de mémoire marquent nos vies et portent nos souvenirs. Fort de ce constat, il vous est proposer de croiser nos regards sur ses ustensiles de cuisine moins futilitaires que nécessaires (pratiques, utiles et identitaires) ... Ecrivains, designers, chefs d'entreprise, historiens, sociologues, conservateurs du patrimoine pensent et repensent ces objets, cette "bartassaille" comme on le dit à Saint-Etienne.
5 axes seront développés les 20 et 21 novembre dans un soucis de comprendre comment naît un ustensile et pourquoi il entre parfois dans notre patrimoine, et comment histoire, mémoire et innovation sont liées pour devenir de vrais moteur de la création (programme et infos en fin d'article).
20 novembre 14h-18h30 et 21 novembre 8h30-17h30
Conférences - Débats
Toute une histoire de Bartassaille...Histoire, mémoire et patrimoine des entreprises et des objets d'Arts Ménagers
Site Tréfilerie - Salle SR2 - parcours fléché
20 novembre
Présidence de séance: Anne-Marie Pajot
14h – 14h15: Introduction
14h15 – 15h15: Des mots, des objets et des sens
Anne Saint-Dreux, Présidente de la Maison de la Pub
Les objets ménagers avaient autrefois la particularité d’intégrer l’univers familial au point de devenir des compagnons de vie transmis de génération en génération. Ils étaient les témoins de tâches répétitives ponctuant une journée, une existence, ces tâches immémoriales où main et ustensile ne faisaient plus qu’un et leur donnaient une forme de noblesse patinée et complice. Aujourd’hui, l’ustensile de cuisine est devenu enjeu commercial. L’industriel se plaît à le multiplier, le diversifier, le sophistiquer. S’il incarne désormais l’aspiration nous portant vers le confort et l’esthétique, il ne peut pour autant nous détacher d’un passé encore proche, car le geste est là pour nous rappeler à quel point la complémentarité entre l’homme et l’outil domestique remonte aux fondements de sa propre culture.
14h45 – 15h15: Les ustensiles de cuisine au Salon des Arts Ménagers
Jacques Rouaud, Dernier commissaire du Salon des Arts Ménagers, Président de l’Association Arts Ménagers
L’ustensile de cuisine, le plus ancien des objets domestiques, le plus banal aussi par son usage quotidien, devient avec le temps un sujet de raillerie. Le Salon des Arts Ménager va le réhabiliter en redonnant à la cuisine son rôle de « pièce à vivre et à recevoir ». Grâce aux matériaux nouveaux, aux progrès techniques, au design et à l’ergonomie, il va participer au décor, accéder à la table d’hôte et accompagner l’évolution de la société d’après-guerre.
15h15 – 15h45: Regard littéraire sur l’ustensile de cuisine
Chantal Pelletier, Ecrivain et Directrice de la collection Exquis d’écrivains
Après avoir présenté la collection "exquis d'écrivains" qu'elle dirige, petite bibliothèque contemporaine autour de la langue de la gourmandise et des plaisirs de la table et des fourneaux, Chantal Pelletier parlera de l'importance accordée à ses auteurs par l'ustensile, ses appellations spécifiques régionales, voire familiales qui sont autant de richesses du patrimoine de la langue: de la planche à découper à la marmite en fonte, du couteau de poche aux divers instruments nécessaires à la fabrication de la crêpe, etc. Elle proposera aussi une incursion, bien sûr, dans d'autres exemples de la littérature d'aujourd'hui.
16h45 – 16h15: Questions et pause
16h15 – 16h45: L’ustensile dans les années 1950: une histoire de femmes?
Jacqueline Bayon, Professeur, Directrice de l’IERP
Jacqueline Bayon proposera une réflexion sur le genre des objets. Ces ustensiles de cuisine, univers de femme par excellence, sont-ils des mâles ou des femelles ? Orientent-ils nos vies ? Témoins de nos vies, l’ustensile est aussi un indicateur des relations sociales. A travers l’exemple de l’univers des femmes dans les années 50, J.Bayon posera des questions sur les rapports ustensiles – objets – femmes.
16h45 – 17h15: L’invention culinaire et l’ustensile
Benjamin Massart, Ingénieur, fondateur et directeur de Cuisinemoleculaire.com
La cuisine dite « moléculaire » est sans nul doute à la croisée des espoirs les plus novateurs et des critiques des plus virulentes. Qu’en est-il réellement ? Quels sont les nouveaux défis de cette cuisine en pleine mutation ? Car bien au-delà de l’utilisation controversée d’additifs cette tendance culinaire qui se cherche un nouveau nom a pour but, au travers de techniques et de concepts, de stimuler tous les sens, s’adressant, souvent au delà du physique, à l’émotionnel et à l’intellect. Cette approche ouvre un champ d’investigation bien plus large que celui du laboratoire de physico-chimie des aliments où le terme « cuisine moléculaire » naquit vers la fin des années quatre-vingt.
17h15 – 17h45: Ustensiles de cuisine en situation d’acculturation
Claire Calogirou, Chargée de recherche au CNRS - IDEMEC
Ce thème des cuisines suscite l’intérêt des conservateurs du musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (ex musée des Arts et Traditions populaires) depuis fort longtemps. Après quelques éléments d’ensemble sur la collection du musée, notre propos concernera une campagne de collecte menée en 2001, en particulier notre contribution sur un aspect non exploré encore sur les cuisines de familles d’origine immigrée dans une banlieue défavorisée de la région parisienne. Seront présentés la méthode et quelques résultats de l’enquête.
17h45 – 18h15: Mastrad, design & Co
Mathieu Lion, PDG de Mastrad
De nombreuses idées qui fourmillent dans un esprit inventif ? Le lot quotidien de Mathieu Lion, fondateur et Président de la société Mastrad. Mathieu Lion, aux doigts magiques, transforme tout ce qu'il touche en acier, comme le célèbre savon Deos ou en silicone, comme la moufle Orka et bien d'autres ustensiles, qui font battre le coeur de nos cuisines, depuis de nombreuses années. Pour lui, la cuisine a toujours été une vocation. C'est très tôt que les effluves et senteurs viennent délicatement lui chatouiller les papilles. Un court passage dans le domaine de la restauration… et le voici de retour, côté cuisine pour mettre les ustensiles à l'honneur !
18h15 – 18h30: questions et conclusion
18h30 – 20h: cocktail et visite de l’exposition – presentation de la Sélection Formes Utiles
21 novembre 2008
Objets et enterprises, une histoire et des patrimonies d’entreprises à sauvegarder
8h00: accueil des participants
8h30: introduction
Faire l’histoire des objets industriels. Présidence: Claude Welty (à confirmer)
8h40 – 9h10: Ustensiles de cuisine et de table: existe-t-il un "design" médiéval?
Danièle Alexandre Bidon, historienne, EHESS
Parler de design au sens purement esthétique du terme pour le mobilier médiéval serait faire preuve d'audace, sinon d'anachronisme. Néanmoins, l'examen du vaisselier démontre que les ustensiles de table n'étaient pas soumis à un strict utilitarisme et que les ustensiles de cuisine, dont on attendait la performance technique, n'étaient pas exempts d'une créativité inventive: en témoigne la cuiller à deux cuillerons découverte dans la fouille d'une maison de vigneron du XVIe siècle, à Besançon. A table, certains objets ont des formes curieuses, qui ont suscité des interprétations variées sur les manières de les utiliser. Les jeux sur la matière (verres et surtout céramiques imitant le bois, voire le métal) et sur la forme sont de règle. Des aiguières imitent la nature (en forme de pomme de pin) ou la culture (en forme de personnages de lais et de fabliaux). Un goût de la miniaturisation, apparenté au maquettisme, s'impose en effet aux tables aristocratiques, avec bateaux (nefs de table), chariots (salières à roulettes pour tables en longueur), châteaux (fontaines de table crénelées) en réduction. Soit l'expression d'un véritable complexe de Gulliver. Y est associé un goût nouveau pour la nature (bosquets factices et animaux miniatures) qui se lit jusque dans la disposition des mets (poissons nageant dans une gelée bleue...). On s'interrogera pour finir sur ce qui a été conservé, ou retrouvé, de ces diverses formes du design médiéval dans les arts de la table aujourd'hui.
9h10 – 9h40: Couverts de table, histoire et usages multiples, reconception?
Yves-Claude Lequin, Pôle editorial Multimédia, UTBM
Comme tous les objets, les couverts sont multi-facettes : produits industriels ouverts à des usages parfois imprévus, marchandises banales ou luxueuses, objets porteurs d’une symbolique souvent riche… Issus de gestes correspondant à des besoins humains fondamentaux, ils sont fort anciens, quoique d’âge inégal : si l’écuelle et l’instrument coupant ont plusieurs millénaires, bon nombre de nos couverts datent de la Renaissance. Avec l’industrialisation ils sont produits en série et se présentent sous une forme aboutie, qu’on pense généralement finie, ce qui n’empêche pas qu’on les reconçoive encore aujourd’hui, demain…
9h40 – 10h10: Etudier l’âme des objets, les objets de mémoire
Aurélie Brayet, chargée de missions de Saint-Etienne Métropole, doctorante en histoire et patrimoines
« Objets inanimés avez-vous donc une âme ? »… Si la définition même du mot objet renvoie à une matière inerte, subissant, il n’est reste pas moins que les objets qui nous entourent, sont porteurs de vie. Témoins de notre vie, ces objets de mémoire portent les traces du vécu, de l’ordinaire, des habitudes à l’extraordinaires parfois.

10h10 – 10h30: questions et pause
Histoires d’entreprise. Présidence: Aurélie Brayet
10h30 – 11h00: Histoire de Birambeau, 80 ans d’innovation au service de la cuisine
Christian Borel, Responsable développement produit / designer
C’est en voyant sa femme s’évertuer à utiliser un moulin à café en le coinçant entre les genoux, que René Birambeau a l’idée d’un moulin mural. Il le fait breveter et inaugure la marque ‘AS Birambeau’ en 1929. Ce moulin devient très vite le produit phare d’une gamme constituée de presse-fruits et de râpes. 12 ans plus tard, l’activité de d’AS Birambeau s’élargit à la distribution. Grâce à son atelier de mécanique et ses machines-outils installées dans le 11ème arrondissement de Paris, AS Birambeau prend toute sa dimension de fabricant d’ustensiles de cuisine. La société connaît de belles années. Elle grandi. Plusieurs sites de production s’établissent dans Paris. A la fin des années 70, les ateliers Parisiens manquent de rentabilité et la société ouvre un vaste site à Chablis, capable d’assumer toute la production et la logistique. La société emploie alors jusqu’à 250 employés. Deux décennies plus tard, sous la pression de la grande distribution, AS Birambeau doit se restructurer. La société se sépare petit à petit de ses machines outils et délocalise sa production à l’étranger. Birambeau rejoint le groupe Leifheit en 2001, leader européen des produits ménagers. En 2007, une dernière série de crochets adhésifs est produite à Chablis. Aujourd’hui Birambeau compte une centaine d’employés. C’est une équipe soudée et motivée. Pour face à un marché saturé de produits choisis pour leur coût, elle doit redoubler de créativité et de talent.
11h00 – 11h30: De la machine à laver à la naissance d’un groupe international, l’exemple de Laden Quynh Delaunay, chercheuse en sociologie, CNRS
L’histoire de la machine à laver Laden illustre la façon dont la création d’un produit cristallise le savoir-faire et l’esprit d’une époque, mobilisant la passion des hommes pour de motivations aussi complexes que la recherche du profit, l’intérêt pour les découvertes techniques, le désir d’émancipation des problèmes de la vie quotidienne et l’action, dans une société ouverte sur l’avenir. Laden était la marque d’une entreprise de machines à laver qui, lancée en 1948 par deux hommes, un ingénieur et un commercial, à partir d’une même passion, fit passer ce qui était une entreprise de deux personnes à une multinationale à l’ère des grands groupes.
11h30 – 12h00: Histoire de l’entreprise Unilever: une multinationale multilocale
Daniel Berthod, responsable technique des produits d’entretien Unilever France
Quand, il y a 78 ans, Lever Brothers en Angleterre a fusionné avec la firme Hollandaise Margarine Unie, ils ont mis en commun non seulement une gamme très variée de produits – savon, margarine, glace, viande ou poisson – mais aussi une grande croyance envers la responsabilité sociale de l’entreprise. Le résultat a été Unilever. Margarine Unie tout comme Lever Brothers étaient des entreprises familiales, dirigées par des entrepreneurs visionnaires, Anton Jurgens, Simon van der Bergh et William Hesketh Lever, chacun ayant manifesté un profond engagement social. En créant la première marque mondiale de savon, Sunlight, la vision de William Lever était de « faire entrer la propreté dans les habitudes, faciliter le travail des femmes, contribuer à la santé et rendre la vie plus agréable à tous ceux qui utilisent nos produits ». Cette vision, exprimée en 1890, est toujours la mission d’Unilever : être source de Vitalité au quotidien. Nutrition, soin du corps et entretien de la maison, les marques du Groupe aident chacun à se sentir bien et à profiter pleinement de la vie en toute sécurité.
12h00 – 14h00: Repas des intervenants
Patrimoines et enterprises. Présidence Marie-Noëlle Polino (à confirmer)
14h00 – 14h30: Musée et enterprise: le musée EDF Electropolis
Claude Welty, Directeur du musée EDF Electropolis et de l’Espace EDF Electra
Le patrimoine des objets de la sphère domestique occupe une place importante dans les collections du Musée EDF Electropolis. Les objets électriques ménagers sont des témoins essentiels de l’impact de l’électricité dans notre société ; le parcours muséographique en donne un bon aperçu. On examinera comment cette collection s’est constituée au travers des relations entre le musée, le monde industriel, institutionnel et celui des médias.
14h30 – 15h00: De la casserole au ramasse-miettes, l’Institut pour l’histoire de l’aluminium (IHA) au service d’un patrimoine
Mauve Carbonell, secrétaire scientifique, IHA et Thierry Renaux, patrimoine et communication, IHA
Créé en 1986, l’Institut pour l’histoire de l’aluminium (IHA), association à but non lucratif, a pour missions principales le développement de la recherche, la préservation et la valorisation du patrimoine ainsi que la diffusion des savoirs. Dans le cadre des activités de l’IHA,consacrées au métal léger, le thème « Aluminium et arts ménagers » est fréquemment abordé. Produit industriellement depuis la fin du XIXe siècle, l’aluminium entre dans la vie quotidienne des Français durant les années 1920. Devenu incontournable après guerre, ce « symbole de modernité » se substitue aux matériaux traditionnels, des batteries de cuisine au pot à lait, en passant par les emballages. Plusieurs exemples illustrent cette histoire et le patrimoine qui en résulte : la naissance de l’industrie de l’aluminium et les premières tentatives ménagères ; la multiplication des usages de ce métal révélée au Salon des arts ménagers de 1936 ; ou encore l’essor rapide de l’aluminium dans la société traditionnelle camerounaise des années 1960, en particulier par la diffusion des marmites et casseroles en aluminium.
15h30 – 16h00: Une prise de conscience d’un patrimoine des enterprises: le Conservatoire SEB
Virginie Labrue, Chargée de mission, Conservatoire SEB
Comment et pourquoi une entreprise multinationale et multiproduits, de surcroît leader mondial dans son domaine d’activité – à savoir le petit électroménager et les articles culinaires - peut elle s’intéresser à son histoire et donc à la conservation de son patrimoine ? C’est ce que nous allons tenter de comprendre grâce à l’exemple du Groupe SEB, cette entreprise française riche d’un passé de plus de 150 ans, implantée dans 120 pays et qui compte aujourd’hui quelques 19 000 collaborateurs dans le monde. Un cas d’école d’autant plus intéressant que la direction générale du Groupe SEB a mis en place en 2004 un processus de management de la mémoire qui s’est dotée d’une institution spécifique : le Conservatoire Groupe SEB.
16h00 – 16h30: questions et pause
Enjeux des mémoires d’entreprises: Luc Rojas
16h30 – 17h00 : Conservation-restauration des matériaux plastiques, une histoire commence. ; les enjeux d’un patrimoine industriel contemporain
Sylvie Ramel, Conservatrice et restauratrice de matériaux modernes
Les matériaux plastiques sont omniprésents dans les collections d’arts ménagers et dans les collections traitant du XXe siècle. Les familles sont nombreuses et leurs comportements dans le temps diffèrent en fonction de nombreux facteurs. Ces matériaux issus de l’industrie vieillissent et se dégradent progressivement. Comment les conserver et les restaurer ? Nous exposerons les principes de préservation connus à ce jour pour In Fine présenter les travaux en cours et à venir sur ce thème.
17h00 – 17h30: La pertinence de l’histoire pour la pratique du projet en design
Alain Findeli, Professeur titulaire à l’école de design industriel de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal
Au Bauhaus, entre 1919 et 1933, l’histoire n’était pas enseignée aux étudiants. Il s’agissait avant tout de développer leur créativité et d’inventer un monde nouveau à partir d’une table rase. Les modèles du passé ne pouvaient et ne devaient par conséquent en aucun cas constituer des références ou des précédents qu’il aurait été trop tentant de copier. Cette consigne fut reprise par Moholy-Nagy lorsqu’il fonda le New Bauhaus à Chicago en 1937 et ce n’est que plus tard que les premiers cours d’histoire (de l’architecture, de l’urbanisme et du design) y firent leur apparition. Dans plusieurs écoles de design se réclamant de cette tradition ‘moderniste’, il n’y avait toujours pas de cours d’histoire au début des années 70, ou guère. Celle-ci fut ‘réhabilitée’ (et arraisonnée comme l’on sait) par les premiers postmodernistes à la fin des années 70. Après les premiers pastiches, l’histoire a constitué une réserve de précédents dont l’interprétation, si elle était conduite adéquatement, allait être source d’innovation. Or l’expérience montre que très souvent, les étudiants en design ne parviennent pas à faire en sorte que le cours d’histoire du design féconde significativement les projets sur lesquels ils et elles travaillent. C’est à cette question que sera consacrée la présentation. Nous nous demanderons plus précisément ce qui, dans l’histoire du design, pourrait constituer un corpus susceptible de nourrir la capacité d’innovation des designers.
17h30 – 18h00: Innovations et histoire d’entreprise, les sources de l’innovation
Valerie Marchal, INPI
A travers l’étude de brevets d’invention, de marques et de modèles, Valérie Marchal se propose de présenter l’innovation comme un esprit d’entreprise, un patrimoine, une histoire à conserver pour se développer.

/DR