

" Les designers ont-ils structuré leur travail en prenant comme défi le respect de l'environnement? Y a-t-il seulement un domaine qui échapperait à cette problématique énergétique?
Comment penser les villes, ces organes boulimiques en énergie? Peut-on concevoir la ville comme un éco-système ? Les écopolis sont-elles écologiques ? ou bien s'inscrivent-elles dans la tradition utopique ?
L'architecte Jamie Lerner semble avoir trouvé la voie pour s'engager efficacement. Après s'être fait élire maire de Curitiba, au Brésil, en 1971, il lance le programme cambio verde, qui consiste à échanger 1 kg de déchets recyclables contre 1kg de fruits et légumes, les légumes étant achetés à des petits paysans qui ont des surplus à évacuer. Les ordures sont ainsi apportées dans des usines de tri pour y être recyclées. Il agit également en multipliant les transports en commun, met en service des bus intelligents, avec passerelles, aux titres de transport peu chers, diminuant ainsi considérablement la pollution. Jaime Lerner s'est entouré, non pas de politiciens, mais de sociologues et d'architectes: «J'ai toujours aimé travaillé avec des artistes car les artistes ont la peau plus sensible, ils peuvent ressentir les besoins de la société avant les autres. On ne voulait pas de consensus. On voulait faire preuve de courage pour innover. La créativité vient quand tu as un zéro de moins à ton budget. Parfois, c'est même mieux d'avoir deux zéros de moins, comme ça tu es deux fois plus créatif».
Ces questions d'écologie urbaine nous paraissent être aujourd'hui une priorité. Azimuts 31 aborde la réflexion, pour qu'elle se développe dans les prochains numéros..."
Egalement au sommaire de ce numéro, mis en page avec la Stuart, police de caractère mis à disposition par Matthieu Cortat, un article sur le Design funéraire, un entretien avec John Thackara et un petit dossier sur l'Eco-urbanisme. "A la poursuite d'une Nouvelle Utopie" dresse l'inventaire des villes imaginées, d'El Dorado à Utopia de Thomas More, de Lilypad pensée par l'architecte Vincent Callebaut comme une écolopolis flottante et autosuffisante, en passant par les Cités jardin, la Villle radieuse de Le Corbusier, l'Auroville indienne de Mirra Alfassa , etc.
Il n'est pas simple de se procurer cette revue très spécialisée. Ce dernier numéro et bien d'autres sont en vente à la boutique de la Biennale (Bât 335).