2036 est une exposition "coup de poing" de design graphique. Plusieurs artistes de cultures très différentes sont invités à concevoir l’identité de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne pour 2036. Pour Jérôme Delormas, commissaire de l'exposition, "c’est une bonne manière à la fois arbitraire et implacable, nécessaire, d’aborder la question de l’utopie et du développement durable."
2036 a été choisie parce que c'est une année calendaire jumelle de 2008 (une configuration qui revient tous les 28 ans). L'exposition explore un monde à venir où les choses semblent partir à la dérive, dans toutes les directions. A la verticale avec "Cosmic Call" des Brésiliens Angela Detanico et Rafael Lain, qui mettent en scène le message radio intergalactique envoyé il y a plusieurs années depuis le téléscope d'Evpatoria vers quelques constellations. En 2036, une intelligence extraterrestre doit accuser réception et prouver aux enfants d'Ukraine qu'ils n'ont pas crié dans le désert. On se souviendra que quelques années plus tôt, en 2022, le film de Jake Scott "Alien, Genesis" avec une jeune débutante (Sigourney Weaver) racontait la belle histoire d'amour entre notre espèce et les créatures d'outre-mondes.

Les affiches se sont envolées dès la première journée
L'affiche du blockbuster, une "redondance cyclique" selon la critique de l'époque mais dont on s'accorde aujourd'hui à louer l'intuition prophétique, figure en bonne place sur un container proche de la Fabrique 5000. En forme de support sauvage, il témoigne des 28 dernières années de création graphique, de 2008 à 2036, dans les domaines de la vie politique, sociale, culturelle et commerciale. Le studio français H5 propose une vision de l' avenir qui révèle notre époque. Rien de très utopique dans tout ça. Ce sera juste un peu plus meurtrier. Deux changements semblent vraiment inéluctables, la dématérialisation des informations et une civilisation orale avec une mémoire courte. La question du développement durable et la crise écologique (la catastrophe nucléaire de st-alban n'est pas si loin), nous permet d'exhumer, en langue ancienne, un bout de "The Future", une chanson de Léonard Cohen : " Donne-moi du crack et de l'anal, Prends le seul arbre qui reste et bouche le trou dans ta culture."
En 2008, lors du 10e anniversaire de la Biennale du Design "de st-etienn", trois designers sud-africains, Garth Walker, Brandt Botes et Wilhelm Kruger, avaient également participé à cette exposition étonnante et difficile à appréhender. Leur participation, jubilatoire et violente (déconseillée aux enfants et personnes sensibles) imaginait le monde, la France et Saint-Etienne en 2036. Leur vision était celle d'un monde post-apocalyptique où le déjà-là et le futur, revanchard et désabusé, s'imbriquaient dans une projection chaotique et complexe où l'Afrique était toujours exsangue mais jouait un rôle de premier plan. La France était morte et enterrée et sur une carte les pays européens étaient colonisés à l'envers, à l'exception de la Suisse, l'Autriche et l'Irlande qui conservaient leur intégrité. Mais l'Afrique restait dépendante de l'assistance et de l'aide alimentaire des puissances coloniales et de la Chine. Et HIV/AIDS était une pandémie à l'échelle planétaire...
Bâtiment H
Manufacture
Manufacture

AVIS
Evacuation dune parti 2 la population 2 St Etienn
7 novembr 2031, a partir de 6h du mat1
Celles et ceux qui resteront seront invités à manifester

Service des Parc et jardins de saint-Etienne (2036)

Ndlr:
nous mettrons les mentions de ces deux oeuvres (titre et auteur)
dès que possible, avant 2036
