Le dojo zen de Saint-Etienne (9 rue Montaigne) propose un stage de méditation le 11 juin. Les méditations seront dirigées par Bernard Anceau, responsable du dojo. La participation pour cette journée est de 20 euros, repas et pot de de fin de journée compris. Renseignements et inscription au 04/77/38/52/08 ou 06/07/78/02/45.
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(article publié en 2011) La montée est un peu raide. Le dojo zen de Saint-Etienne est situé sur les hauteurs, à Bel Air, dans un quartier sympa, arboré, à deux pas d'une chapelle. Bernard Anceau nous y reçoit, juste au terme d'une séance de zazen (posture de méditation). Il porte encore la robe, appelée kolomo et dont les larges manches permettent de poser les mains correctement lors de zazen. Avec lui, il y a Gema, une femme. Le dojo est unique même s'il existe d'autres petits groupes de méditation éparses. Il réunit une trentaine de personnes, plus ou moins assidues. Ils nous emmènent dans le zendo, la salle de méditation où flottent encore quelques volutes d'encens. Il y a au milieu l'autel avec une statuette du Bouddha, la photo d'un Maître,... Après le gasshô (salut), on peut débuter le jeu des questions-réponses.
Quel type de Zen pratiquez-vous ?
B.A: Nous sommes dans la lignée de Taisen Deshimaru, un Maître bouddhiste japonais venu en France en 1967, mort en 1982 et qui a fondé de nombreux dojos. Il venait lui même de l'école Soto, la plus populaire au Japon et dont il a adapté l'enseignement pour les Occidentaux.
Comment avez-vous découvert le Zen ?
B.A: Par le biais des arts martiaux. Je pratique l'Aà¯kido. On reste dans l'esprit japonais. Et Deshimaru avait écrit un livre intitulé "Zen et Arts Martiaux", que j'ai lu. J'habitais à Orléans. C'est là que j'ai intégré un dojo pour pratiquer le Zen.
Gema: A l'époque, j'habitais à Madrid. Je suis allée à une initiation et je me suis mise en posture. Et je suis me suis dit que j'étais chez moi... Parce que je me suis sentie bien malgré la difficulté. (...) La difficulté, c'est celle du corps, et le "lâcher prise" de l'esprit. J'ai commencé doucement mais régulièrement. C'est important, la régularité...
Etes-vous moine et nonne ?
B.A: J'ai été ordonné oui, comme d'autres du dojo, mais on vit en société bien sûr. Le Zen de Deshimaru n'est pas quelque chose de fermé. Je travaille, je suis paysagiste de profession et j'ai une famille. Il n'y a rien d'obligé. L'ordination, si vous voulez, c'est un engagement personnel, la décision de s'engager plus parce que le Zen c'est important dans sa vie. On fait des stages par exemple. Et c'est là aussi l'origine du dojo. Avant on pratiquait dans un centre social, jusqu'au moment où on s'est dit qu'on pouvait mieux faire les choses, dans un endroit plus approprié, plus calme...
Gema: J'ai été ordonnée il y a dix ans. C'était pour approfondir ma pratique auprès d'un Maître.
Si vous deviez nous résumer ce qu'est la pratique du Zen...
B.A: C'est d'abord une pratique du corps. On travaille sur la posture, pour influer sur l'esprit, et sans esprit de compétition.
Si le but, c'est le bien-être, pourquoi le Zen, et pas le Yoga ou autre ?
B.A: C'est très personnel. à‡a dépend du caractère des gens... Disons que le Zen est assez stricte. C'est un peu difficile. Le Yoga est peut être plus graduel. Le Tai Chi, quelque chose de plus en mouvement, ça peut-être bien aussi...
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La posture est un mélange de tension et de détente. Avec elle, dès la première fois dit-on, débute l'Eveil. Dans l'école Soto, lors d'une séance de zazen, et contrairement à l'école Rinzai, on s'assied tous tournés face au mur (ce que ne montre pas notre photo), les fesses en partie sur un coussin. On se met dans une position de lotus ou demi lotus, suivant la souplesse, et avec les deux genoux qui touchent par terre (...) La main gauche est posée dans la main droite et les deux pouces se joignent. Le menton est rentré et les yeux sont mis clos; la respiration est abdominale.