NdFI : Une exposition a été présentée il y a quelques semaines dans la maison de quartier du Soleil à Saint-Etienne retraçant l'histoire de la Société Stéphanoise de Constructions Mécaniques dont l'architecture de l'ancienne chaudronnerie a été réutilisée pour créer la nouvelle Comédie – Centre dramatique national. Cette page est issue des éléments de cette exposition, organisée collectivement par des anciens salariés de l'entreprise, et aimablement communiqués par M. Georges Goubier. M. Cazalbon, du Musée d'art et d'industrie, est à l'origine de la notice sur les frères Clair. Noter que le nom de « La Stéphanoise » existe toujours, au Chambon-Feugerolles pour l'heure, en attendant un déménagement à Saint-Etienne dans la Z.I Molina. L'entreprise de 4 salariés forme une division de RBL-REI (46 salariés) qui est spécialisée dans les équipements de manutentions de produits en vrac (matériel souterrains en particulier); laquelle appartient au groupe IWF.
Le 29 mai 1912 est créée la Société Stéphanoise de Constructions Mécaniques dont le siège social est alors situé 10 place Fourneyron à Saint-Etienne. Il déménagera ensuite au 2 rue Achille (1914). C'est le siège des anciens établissements Clair Frères. Fils d'un charpentier stéphanois, l'industriel Benoit Clair (1842-1926) avait fondé, associé à ses frères Pierre-Raphaël et Jean-Baptiste, vers 1838, une entreprise de construction mécanique pour fabriquer surtout du matériel de mine mais aussi des armes dont l'Eclair, un fusil de chasse automatique. Le capital de la SSCM est de 650 000 francs. Sa première assemblée constituante se déroule à l’hotel des ingénieurs, rue du Grand Moulin. Le bureau est composé de Claude Dérobert (président) Benoit Clair et Claude Faure (scrutateurs), Auguste Dessemond (secrétaire) et Maitre Fougerolle (notaire). Le 8 Juin 1912 a lieu une deuxième assemblée générale constitutive qui nomme comme administrateurs Benoit Clair, Claude Dérobert, ingénieur, Léon Lamaizière, architecte, Claudius Matheron, ingénieur, et Paul Michalowski, ingénieur qui sera remplacé à son décès par Henry Villiers, ingénieur (1915).
Benoit Clair
Un terrain est acheté dans la plaine du Marais pour y construire une usine. Au mois d’août 1913, une chaudronnerie est bâtie, qui sera agrandie rapidement compte tenu des commandes, et l'atelier mécanique. Et deux mois après une fonderie. Le 4 Avril 1914, lors d'une AG extraordinaire, le capital est porté à 1 million de francs. En 1915, un atelier d’usinage d’obus est organisé. Il ressort de l'AG ordinaire du 19 Avril 1917 que l’atelier mécanique est agrandi de 768,5 mètres carrés et que diverses constructions provisoires ont vu le jour pour permettre la fabrication d’obus. Confiants en l’avenir après guerre, les administrateurs prennent une option d'achat de terrain de 12 955, 06 mètres carrés auprès des Houillères de Saint-Etienne afin de construire un hall de montage, une chaudronnerie et une forge. Soit une surface couverte de 3 266 mètres carrés. Le chiffre d'affaires de 1916 est de 2 291 384 francs et le bénéfice de 616 919,25 francs. L'exercice 1917 sera meilleur que celui de 1916, en partie grâce aux fabrications de guerre dont le développement s’est poursuivi. Et ce en dépit des difficultés d’approvisionnement et de main-d’œuvre.
Les fabrications de guerre ensuite en baisse, ce sont des matériels de mine qui seront fabriqués. Mais après guerre, des difficultés se feront ressentir résultant du passage des fabrications de guerre aux fabrications industrielles, qui avaient été délaissées, de la baisse des matières premières, de la crise des transports, de la hausse des salaires. Le 19 avril 1923, le bilan de 1922 fait ressortir une perte de 123 933,79 francs. La raison en est la crise qui sévit depuis 1920, crise générale des industries métallurgiques, doublée pour la société de la crise de l’industrie minière qui est sa principale activité. Entre-temps, le 29 mars 1920, lors d'une AG extraordinaire, le capital avait été porté de 1 million à deux millions de francs, par l’émission de 4000 actions de 500 francs chacune. Et en 1922, la société avait ouvert des agences à Marseille, Lille et Barcelone pour son développement commercial.
En 1923, la Stéphanoise enregistre des commandes dans les Bouches du Rhône, le Gard, dans les bassins du Nord et Pas de Calais. Des matériels de série sont développés: treuils, ventilateurs, moteurs de couloirs oscillants, etc. Des matériels de plus grande envergure sont envisagés (d'extraction, de criblage/lavage) dont la clientèle minière a besoin. Deux ans plus tard, les administrateurs saluent « l’aurore d’une grande période nouvelle plus fructueuse » qu'ils espèrent « durable ». Le chiffre d'affaire est en forte augmentation (5 270 447,50 francs), malgré une grève de l’industrie stéphanoise qui aura duré un mois. Les causes sont multiples: la prospérité des industries minières, l’extension de son rayon d’action à tous les bassins miniers de France et de ses fabrications à d’autres branches, manutention de marchandises et produits chimiques. Des machines outils perfectionnées sont achetées pour près de 100 000 francs et des criblages réalisés pour les Houillères de Saint-Etienne, la Société des Mines de Valdonne, etc. Pour préparer l’extension de la société, une parcelle de 8 500 mètres carrés a été achetée aux Houillères de Saint-Etienne. En 1926 décède Benoit Clair, dirigeant des ex-établissements Clair.
En 1928, le directeur, M. Janin, indique que l’activité reste bonne, que les ateliers marchent à plein et que le bureau d’études est toujours surchargé. En fin d'année, un projet de convention est établi avec les Mines de Bruay pour la construction d’appareils de nettoyage à sec des charbons fins. Un tableau des gratifications et des augmentations du personnel est présenté, la rémunération du directeur est revue et les bureaux agrandis. Une nouvelle branche d’activité a été ajoutée, celle du matériel routier, en particulier les rouleaux compresseurs de M. Vermorel, dont la société a été rachetée. Le 22 mai 1929, le carnet de commandes atteint le chiffre record de 6,6 millions, soit 10 mois de travail mais le recrutement de la main d’œuvre reste difficile. Des projets sont en préparation notamment l’épuration pneumatique des charbons (lavage à sec). En fin d'année, des pourparlers ont lieu avec la compagnie des Mines de Bruay pour obtenir la licence exclusive de fabrication et de vente de son épierreur pour la France et ses colonies, la Belgique et la Pologne. Cette même année, les salaires sont augmentés de 18 %.
En 1930, il est prévu de construire une nouvelle fonderie, une modèlerie et un magasin à modèles. Il est aussi décidé de faire construire des logements ouvriers par une société amie, logements dont la SSCM deviendrait propriétaire au bout de 30 ans. Pour ce faire une parcelle de 3 500 mètres carrés à 300 mètres environ de l’usine, limité sur trois cotés par les rues du Soleil, d’Outre-Furan et Eugène Muller. Ils furent achevés fin 1931. L'ensemble, construit par une société amie, la Société Auxiliaire Immobilière et Financière, se compose de trois corps de bâtiments: deux de 20 logements pour les ouvriers et un de 14 logements pour la maitrise et les employés. L'entreprise espère ainsi parer à ses difficultés de recrutement de personnel spécialisé. « (…) Il a été retenu qu’il convenait dans un but social de construire des logements dans un ton de simplicité et de modestie nécessaire mais qui seront cependant convenables et confortables...» (AG du 21 avril 1931). Un logement est équipé de water-closet à chasse, eau, gaz... Une quinzaine de logements seront loués au prix fort à des personnes ne travaillant pas pour la société.
Réferences de l'entreprise en 1930
En dépit de l’effort fourni pour la création de nouveaux rouleaux (de type compresseur à huile lourde) l’arrêt des commandes de matériel de mine suite à la crise des Charbonnages entraîne en 1931 la diminution du carnet de commandes et un chômage partiel aux ateliers et dans la fonderie - 1,5 jour chômé par semaine dans celle-ci. Bien que le directeur ait fait part d' une meilleure activité, surtout pour les matériels routiers, et d'une commande de neuf rouleaux à huile, en juin 1932 tous les salaires sont diminués de 5 %. La chaudronnerie chôme le samedi. La concurrence devenant de plus en plus vive, tant dans le matériel de mine que routier, le personnel ouvrier est réduit fin 1933 et les salaires et appointements baissés à nouveau de 5%.
La situation s'améliore en 1934. Le 26 juin sont approuvées la fabrication d’excavateurs pour sables et graviers et l’achat d’une cisaille « Pals » et d’une scie alternative. On note une recrudescence des demandes en rouleaux compresseurs. En 1935 au contraire, l’activité reste bonne en matériel de mine quand c’est le calme plat en matériel routier. L'entreprise est occupée par la mise au point de matériel de mine tels que convoyeurs à toile et traines à raclettes offrant des débouchés dans les mines du Nord et du Pas de Calais. Les ateliers travaillent sans chômage, toutefois la fonderie est moins alimentée et quelques mouleurs sont licenciés. Le CA est de 17 284 596, 62 francs (AG du 24 avril 1935). L'encadrement des salariés est alors assuré par M. Delorme, ingénieur en chef, M. Bariol, chef du bureau d'études, M. Mège, chef des ateliers, M. Côte, chef du service commercial et M. Salomez, chef de la comptabilité.
Rouleau compresseur de 1934
Compte-rendu de l'AG ordinaire du 20 avril 1937: « (…) l’exercice 1936 est du point de vue du résultat le même que celui de l’exercice précédent avec une persistance de la crise. Le matériel routier a atteint un montant double de celui de 1935, le matériel de mine est sensiblement en progression. L’application des nouvelles lois sociales, en particulier les 40 h, entraine toute l’industrie dans une mécanisation à outrance. Les bénéfices s’élèvent à 465 642, 01 francs (...). Le moyen de l’heure du personnel qui était de 4,61 franc de l’heure est passé à 6, 36 francs en fin d’année, soit une augmentation de 38 % dans une période de 6 mois. Des machines ont été achetées pour agir sur les prix de revient. Le CA est de 18 436 160,39 francs.»
A la déclaration de guerre, un atelier spécial est destiné à fabriquer des obus. 150 à 175 hommes sont nécessaires pour le faire fonctionner et compte tenu de l'impossibilité de trouver de la main d’œuvre à Saint-Etienne, il est prévu de demander du personnel au Ministère de l’Armement ; des travailleurs coloniaux qui seraient logés avec le minimum de dépenses. En décembre 1940, Stéphane Marius Janin devient président directeur général, M. Lamaizière restant vice-président – il décèdera l'année suivante - et M. Fouilland secrétaire. En 1942 le président indique qu’il a loué un terrain de 8000 mètres carrés à Sury le Comtal, destiné à être utilisé en jardins ouvriers au profit du personnel. L'année suivante, l'entreprise obtient un certificat d’ «usine prioritaire» pour la fabrication de matériel de mine mais souffre d'un manque de wagons pour acheminer le matériel produit (aucun wagon du 9 mai au 11 septembre). Les ateliers travaillent 50 heures par semaine. Lors du bombardementdu 26 mai, une bombe tombe sur l' usine, démolissant une partie du bureau d'études et le bureau du président. Quelques ouvriers sont blessés. La plus grande partie du personnel est occupée au déblaiement tout le mois de juin et l’activité peut reprendre normalement en juillet.
En mai 1946 l’effectif ouvrier est à peu de chose près le même qu'en 1938, soit 184 personnes (187 en juillet). Un four électrique est mis en service. Plusieurs coulées de fonte et d’acier ont lieu avec succès. La SSCM n'est ainsi plus tributaire de l’extérieur pour les pièces en acier moulé sauf celles de plus d’une tonne.
Son adresse était alors le 2 rue Achille. Cette rue n'existe plus ayant été cédée vers 1960 à l'entreprise pour permettre son agrandissement ; sa nouvelle adresse est devenue le 10 rue Scheurer-Kestner. Si la Stéphanoise s'est développée progressivement au cours du siècle à la fois en effectifs et en nombre de bâtiments juxtaposés les uns aux autres, c'est surtout de 1960 à 1975 qu'elle a pris une dimension nationale et internationale.
Ses ateliers étaient composés :
-D'une grosse mécanique qui sentait bon l'huile de coupe, ce qui faisait dire aux compagnons «on se shoote à l'huile de coupe ». Les compagnons travaillaient sur des machines souvent hautes de plusieurs mètres, de véritables monstres mécaniques à faire peur, sur lesquelles l'accident pouvait survenir à tout instant. On entendait le grincement du métal labouré par les outils de coupe; et des compagnons chantaient à tue-tête; leurs chants se faisaient écho d'un bout à l'autre de l'atelier pourtant long de plus de 100 mètres.
-D'une grosse chaudronnerie (futur emplacement de la Comédie) dans laquelle on entendait le rythme des masses martelant les tôles, le crépitement des burins pneumatiques et les longues plaintes des meuleuses qui polissaient le métal. Les postes à souder y lançaient des éclairs.
-D'une fonderie où la température souvent à plus de 40 degrés faisait ruisseler de sueur les compagnons, sur le torse desquels la poussière de silice venait se coller. Et bien sûr il y avait «canari», ouvrier fondeur qui sifflait et chantait à longueur de journée.
-D'une petite forge pour faire des outillages où le forgeron était en «marcel» hiver comme été et qui buvait comme un trou, sans avoir un accident.
-D’une cabine de grenaillage – sablage pour nettoyer le métal des impuretés, dans laquelle les compagnons se protégeaient par des habits qui leur donnaient l'allure de scaphandriers ou de cosmonautes.
-L'entreprise développa un important bureau d'études, fer de lance de l'entreprise où plus de 100 dessinateurs et ingénieurs se côtoyaient dans un silence religieux mais où régnait un esprit d'équipe et de camaraderie... ainsi que de fréquentes plaisanteries de potache.
En 1975, 575 salariés travaillaient sur le site de la Plaine Achille, 100 dans une filiale de machines à câbler à Villeurbanne (Brondel), 330 dans une filiale en Lorraine (la Société Lorraine de Matériel Minier), pour assurer la maintenance des matériels utilisés pour l'exploitation des mines de Lorraine, et 50 salariés dans sa filiale agricole, à Saint-Marcellin-en-Forez (la SSMA).
Portique de chargement de bateaux (Marseille)
Fort de ses salariés et de son savoir faire, le champ d'action de l'entreprise est ainsi passé du bassin stéphanois à toute la France : mines de charbon de Lorraine, du Nord, de Carmaux, de Blanzy, de Provence ; mines de fer de Lorraine ; mines de potasses d'Alsace. Mais aussi aussi dans la sidérurgie : Dunkerque, Thionville, Fos sur Mer ou encore les cimenteries Lafarge, Ciments Français, Vicat... la cellulose ou l'uranium à Lodève, l'exploitation de l'or à Salsigne... Et à l'export: pays du Maghreb, Afrique Centrale, Afrique du Sud, Pologne , Roumanie, Turquie, Yougoslavie, Syrie, Chine, Hong-Kong, Inde, Vietnam, Corée du Nord , Corée du Sud, Nouvelle Calédonie, Mexique, Chili, Canada...
La Stéphanoise, mondialement reconnue par ses compétences, était aussi citée pour sa gestion sociale et un peu paternaliste des salariés. En effet, après la Seconde Guerre mondiale, sa direction avait instauré un intéressement aux bénéfices en faveur de ses salariés, ce qui faisait de cette entreprise celle qui avait les meilleurs salaires de l'agglomération ; et les anciens qui avaient connu cette période disaient sous forme de boutade que « pour rentrer chez SSCM, il fallait en tuer un pour prendre sa place» , tellement les salaires étaient supérieurs à ceux des autres entreprises. Bien sûr, cette situation n'avait pas les faveurs du Syndicat Patronal de la Loire qui a conduit les actionnaires à vendre dans les années 1956. Et ce fut Jean Servanton qui devint l'actionnaire majoritaire de la société. Ce nouvel actionnaire était déjà le patron de plusieurs entreprises sur le Marais, dont la SOMA (1750 salariés) qui fabriquait des ponts et des boites de vitesse pour l'automobile et les poids lourds (actuellement AXLETECH). Ce fut la fin de l'intéressement et la politique sociale de la Stéphanoise s'est par la suite calquée sur celle des autres entreprises.
La Stéphanoise avait une forte syndicalisation CGT, CFTC (devenue par la suite CFDT) et CGC, ce qui permit de grandes avancées sociales pour l'époque, à la fois en interne en obtenant le 13e mois et les départs en retraite anticipés sans perte de salaire, et en participant aux grandes grèves pour la 4e semaine de vacances, Mai 68 les 40 h... alors que l'horaire de travail jusque là était de 50 h par semaine, voire 55 h pour faire face à la charge de travail - il faut dire que c'était les 30 Glorieuses !
Malgré tout, le climat et le dialogue social sont restés bons, marqués par une grande fraternité entre salariés, une concurrence syndicale active et un fort développement des oeuvres sociales de toutes natures sous la houlette d'un comité d'entreprise géré par les syndicats : colonie de vacances pour les enfants des salariés, bibliothèque, arbre de Noël et concours de pêche, de belote, de pétanque, équipes de foot, de volley, de canoê-kayak, et aussi club photos, champignons... ainsi que le prêt de skis, de toiles de tente... et même une épicerie interne pour des produits de première nécessité, etc.
Installation de Taïba au Sénégal (découverte de phosphate)
Transporteur à bande pour l'évacuation des cendres et scories de la centrale thermique de Endesa en Espagne
Cette prospérité a toutefois été remise en cause à partir de 1975 avec le 1er choc pétrolier, suivi de certains déboires en Afrique du Nord. Ces déboires ont malheureusement coïncidé avec le passage du stade de moyenne entreprise au stade de grande entreprise, à l'initiative de la direction de l'époque. Une croissance trop rapide des effectifs allait engendrer des couts de structure importants et alourdir les coûts de production au moment où les débouchés devenaient plus difficiles. Le moment était en effet mal choisi en pleine crise mondiale : nos clients traditionnels sur qui l'entreprise comptait ont moins investi et nos exportations ont beaucoup souffert.
Depuis cette période du milieu des années 70, la Stéphanoise n'a cessé de s'affaiblir d'année en année avec plusieurs dépôts de bilan, des grèves avec occupation d'usine et de fortes tensions syndicales. En 1987 était lancée la fabrication d’un 4x4 forestier (Chapuis) destiné au débroussaillage des forêts, arrêté en 1995 par manque de rentabilité. Cette même année, la Stéphanoise déposait le bilan ; l’entreprise fût reprise avec un montage innovant : un actionnaire principal avec 20 % du capital, 80 % étant détenus par les salariés et un effectif global de 43 compagnons. L’idée était qu’une entreprise doit appartenir d'abord à ceux qui y travaillent. Ce fut une belle aventure, avec une forte motivation des salariés et des résultats rapidement positifs ; les bénéfices étant au rendez-vous, l'effectif est rapidement passé à 63 salariés.
Avec le temps toutefois, la motivation salariale s'estompant dans de nouvelles périodes de crise économique, de nouvelles difficultés sont apparues. Les surmonter aurait supposé que les salariés s'approprient vraiment leur entreprise. Etre salarié et en même temps actionnaire demande une véritable culture d'entreprise. L’aggravation de la situation à conduit en 2003 à vendre l'entreprise à une société d'ingénierie parisienne, laquelle a fini par fermer la Stéphanoise début 2005. La mécanique, les bureaux et la fonderie ont été rasés et sont devenus une partie du parking du Zénith.