Monday, December 11, 2023

Lavandières et buanderies

Si la pratique de la lessive ne pose pas de difficultés en campagne, il n'en est pas de même dans les villes au début du XXème siècle. En milieu rural, chaque famille procède deux fois par an à la buyà, la grande lessive. Cette pratique a fait l'objet d'une exposition et d'une étude par Pierre-Michel Therrat au musée Alice Taverne d'Ambierle (lire aussi).

Dans les villages, les femmes fréquentent le lavoir lorsqu'il existe, car il représente une charge financière pour les communes, et reste tributaire de la présence d'une rivière présentant un débit régulier tout au long de l'année. De plus sa capacité d'accueil est limitée à quelques lavandières. Une telle installation existait par exemple sur le Renaison, un peu en amont de l'ancien bourg de Riorges.

Dans une ville comme Roanne, la population est beaucoup plus importante et il n'existe que deux rivières - Le Fuyant et le Renaison - qui ne peuvent à elles seules alimenter un nombre suffisant de lavoirs. Les ménagères optent donc pour d'autres solutions. Certaines travaillent directement au bord de la Loire ou du canal. Le site le plus pratique est présenté par le Renaison qui offre un débit suffisant et une eau de qualité, comme l'explique Violette Blanc dans Le Renaison mère rivière, (Ecomusée du Roannais, 1994, p.26):

Dans l'eau si douce du Renaison, puisqu'elle vient des zones granitiques, le lavage peut se faire au fil de l'eau et le rinçage à l'eau courante donne un linge bien souple.

Ainsi se développe sur la rivière le Quai des buanderies (actuellement rue Général Giraud), doublé par un bief qui se détache à La Farge, alimente le Moulin Paillasson, et se poursuit le long de l'actuel quai du Béal. Il est de nos jours recouvert. Plusieurs «plates» (ou «plattes») ou buanderies s'installent:

Cette activité est animée par les familles Ayel et Ponthus, qui gèrent le site du Moulin Paillasson.

Mais ces installations sont gênées par le manque d'eau en été, ou les crues en hiver, notamment en octobre 1907:

Journal Union Républicaine du 20 octobre 1907, conservé à la Médiathèque de Roanne :

La plate Ayel a été complètement ravagée. C'est une grande perte pour Madame Ayel qui a perduj usqu'à son vin et son poulailler. A la plate Ponthus, les dégâts sont aussi très grands. L'eau a éventré un mur de soutènement et coupé le chemin.

Journal de Roanne du 15 mai 1870 :

Ce sont donc les bateaux-lavoirs qui semblent les mieux adaptés à la situation roannaise: le lavage du linge en de bonnes conditions satisfait à des besoins d'hygiène publique; il n'est pas sans une réelle importance d'avoir une eau courante, dégagée des matières qui découlent des établissements de teinture. A couvert dans le bateau-lavoir, les lavandières ont à leur disposition la lessive toujours prête, l'eau chaude, un étendage facile et tous les ustensiles convenables. Elles ne sont pas obligées de se tenir à genoux pour travailler; elles se tiennent debout, appuyées sur la banquette, libres de leurs mouvements, ayant plus de force et moins de gêne dans les opérations du lavage.

Les Bateaux-lavoirs de Roanne

Les sources

Ces installations nous sont connues par diverses sources. Les images de la Loire et du pont conservées au Fonds ancien de la médiathèque de Roanne montrent de nombreux bateaux-lavoirs. Ceux-ci sont soumis à autorisation des Ponts et Chaussées lors de leur installation pour occupation temporaire du domaine fluvial public. Leurs dossiers sont donc conservés aux Archives Départementales (série S). Ils sont également soumis à l'impôt foncier et figurent ainsi sur les matrices cadastrales (Archives municipales de Roanne). En cas de vente, ils sont assimilés à des biens immobiliers, et requièrent la rédaction d'un acte notarié. Enfin, les accidents dont ils sont victimes alimentent la presse locale (Journal de Roanne et Union Républicaine).

Bateau aux initiales JC (Jacques Couty, 1905)

Conception du bateau-lavoir

Comme le précise Charles Berg (site projetbabel.org, dictionnaire des bateaux), le bateau-lavoir est plus un établissement flottant qu'un vrai bateau qui navigue. Chaque propriétaire «pétitionnaire» soumet une demande écrite et reçoit une réponse immuable:

Le bateau a trente mètres de longueur sur quatre mètres cinquante et deux mètres dix de hauteur au-dessus du plan de flottaison . Il s'agit d'une dimension maximale, certains bateaux étant plus petits (20 ou 24 mètres). Il portera sur le bordage même les noms, prénoms et domicile du permissionnaire peints sur fond blanc en lettres noires d'au moins dix ce hauteur et un centimètre de plein. (dossier Remontet Baptiste, 7 juin 1912, AD 42 3 S 482)

Noter, sur la maison, la publicité pour le savon La Coquille

Le bateau présente une forme arrondie à la proue, exposée au courant en amont, ce qui le rend peu manœuvrant. Chaque bord est équipé d'une série de planches à laver, de 20 à 50 environ selon la taille. L'arrière est droit, quelquefois muni d'une toilette débordante. Le bâtiment comporte à l'avant un local muni d'une trappe d'accès au pont supérieur équipé de fils d'étendage. C'est là que se situe le logement. Journal de Roanne du 26 août 1900 : Inutile de dire que les propriétaires ont passé ces deux nuits sans sommeil et non sans inquiétude. Leur maison flottante, qui porte une bonne partie de leur fortune, a été fort ballottée. On ne pouvait pas, hier soir , sans un peu d'émotion sympathique, les regarder par leur petite fenêtre dans la nuit noire, aller et venir dans leur cuisine, au-dessus des flots en fureur.

Une cheminée (quelquefois une seconde dans le local avant) permet d'évacuer les fumées d'un poêle destiné à chauffer l'eau de lavage. Souvent apparaît un panneau publicitaire, le plus souvent pour le savon Coquet de Marseille, que l'on retrouve en peinture sur une maison du quai de la Loire, ou pour l'absinthe Déchelette (négociant à Charlieu). Un avis de vente aux enchères donne le détail du matériel embarqué: Quatre-vingt- cinq baquets, cinq lessiveuses, un bac, une chaudière et son tuyautage.

Obligations légales

Elles sont présentées à tous les soumissionnaires dans les articles du formulaire d'autorisation, tel celui accordé en janvier 1896 à Monsieur Remontet:

Art 1) M. Remontet, demeurant à Roanne, est autorisé à établir un bateau-lavoir sur la rive droite de la Loire, à environ 160 m. en amont du pont-route de Roanne, distance mesurée entre l'axe du pont et le milieu du bateau. Le bateau aura 20 m. de long, 4m. de largeur et 2.10m.de hauteur au dessus du plan de flottaison. Cependant, nonobstant la fixation ci-dessus de l'emplacement, lorsque les besoins de la navigation exigeront le déplacement du bateau, le pétitionnaire devra, à la première invitation des agents de la navigation, déplacer son bateau pour le mettre à l'endroitdésigné.

Art 2) Toutes les fois qu'une crue se manifestera sur la Loire ou que des glaces seront charriées par le fleuve et, en général, chaque fois que le barrage sera baissé, le bateau-lavoir devra être amarré dans l'ancien lit de la Loire à 150 mètres environ de son point de stationnement habituel et y demeurer jusqu'à la fin de la crue, ou jusqu'à ce que la Loire ait fini de charrier.

Art 3) Le bateau-lavoir sera constamment entretenu en bon état. Il devra présenter par la solidité de sa construction et par son amarrage toutes les garanties de sécurité publique.

Art 4) En temps de crue le pétitionnaire devra apporter une active surveillance à l'amarrage, et quelles que soient les précautions prises en vue de prévenir la rupture des amarres, le permissionnaire demeurera entièrement responsable des dommages qui pourraient être occasionnés aux ouvrages de la Loire à la suite d'un accident quelconque qui surviendrait à son bateau.

Art 5) Le pétitionnaire sera tenu, en cas où cette mesure sera reconnue nécessaire, d'établir sur la couverture de son bateau, une lisse en fer rattachée à la rive par chacune de ses extrémités, de manière à faciliter le glissement des cordes employées pour le halage. Toutes les mesures et manœuvres utiles à la navigation et rendues nécessaires par la présence du bateau-lavoir seront à la charge du permissionnaire qui devra se conformer à ce sujet aux prescriptions des ingénieurs et ne pourra en aucun cas réclamer d'indemnité à raison des dispositions que l'administration jugerait convenable de prendre dans l'intérêt de la navigation, du commerce et de l'industrie.

Art 6) Tout étendage de linge et tous dépôts quelconques sur la rampe d'abreuvoir ou sur les talus sont formellement interdits; l'étendage ne pourra avoir lieu que sur le bateau même, dans un étage supérieur surmontant le lavoir et disposé en forme de séchoir.

Art 7) L'autorisation accordée à M. Remontet est valable pour six ans à dater du premier mars prochain, mais elle pourra lui être retirée à toute époque, sans indemnité, notamment dans le cas où il aurait transgressé les dispositions réglementaires qui lui sont imposées.

Art 8) Le permissionnaire sera tenu d'afficher dans le bateau au lieu le plus apparent et d'entretenir en bon état la copie de l'arrêté qui autorise le stationnement du bateau-lavoir, copie visée par l'autorité municipale.

Art 9) Les droits des tiers sont expressément réservés.

Les obligations portent sur la sécurité des amarres, le déplacement vers l'ancien lit ou, plus souvent,vers le bassin du canal* pour mise en sécurité lors de crues ou de gel – obligation pas toujours respectée , nous le verrons – et l'interdiction d'étendre le linge ailleurs que sur le bateau lui-même. On notera dans l’article 5 la confirmation que le halage est la seule technique utilisée pour déplacer ce type de «bateau»

* « il sera expressément défendu au permissionnaire d' y faire laver ou lessiver» (AD 42 3 S 130)

D'autres contraintes apparaissent lorsque les propriétaires souhaitent occuper les berges au niveau de leur bateau. Jean-Baptiste Remontet sollicite le 11 octobre 1907 l'autorisation de construire une rampe d'accès en charpente (de nature immobilière donc soumise à redevance), et Lucien Clairet, maître de plate à Roanne, demande le renouvellement d'un bail pour utiliser une cabane.

Implantation des bateaux et familles d'exploitants

Les emplacements des bateaux sont précisés dès la demande par une mention explicite ou un planjoint. La matrice cadastrale situe également les bateaux par rapport à la parcelle la plus proche surle plan cadastral de 1864, à une date donnée.

Emplacements notés en rouge:

1) Jacques Couty, niveau parcelle D 35, 1905
2) Desporte Jean Baptiste, niveau parcelle D 32 , 1900
3) Béroud Mathieu, niveau parcelle A497, Le rivage, 1900 (et Perret Jean-Louis, niveau parcelle A498, incendié en 1899)
4) Vallas Gilbert, niveau parcelle A113, sans date, Roche Claude Joseph niveau parcelle A119, 1905
5) Remontet Jean Baptiste, 11mètres en amont du chemin de fer et 125 mètres en aval (5 bis)
6) Clairet Louis, 35 mètres en amont du pont-route
7) Muguet Antoine, face à l'abattoir, 1896. L'emplacement 6 avait été occupé par Favier en 1880 et Gouttenoire en 1869. Fougère Pierre est mentionné sans plus de précisions à Varennes (rive droite), en 1900. Chambosse Petrus possédait au Rivage (emplacement 4) un bateau noté incendié en 1907. Le nom Remontet apparaît plusieurs fois sous différentes dates et prénoms.

Le statut juridique du bateau-lavoir

Le bateau est assimilé à un établissement commercial. Sa vente fait donc l'objet d'un acte notarié. Ainsi, le 21 juillet 1914, Maître Eugène Aubry dresse l'acte de vente d'un bateau par Philippe Rochard à Antonin Remontet, charpentier en bateaux, demeurant à Roanne, 2 quai de le Loire.

Antonin Remontet devient propriétaire d'un bateau-lavoir non fixé sur piliers amarré sur la rive gauche de la Loire, quai de la place de la Loire à Roanne, comprenant la clientèle ou achalandage pouvant y être attaché, tout le matériel renfermé dans ledit bateau et appartenant au vendeur, ainsi qu'une cabane déposée sur le quai de la Loire en face du bateau lavoir (...) Il acquittera à compter du jour de l'entrée en jouissance les contributions, droits de patente et autres auxquels l’exploitation dudit bateau peut donner lieu.(...) Il continuera pour le temps qui reste à courir la police d'assurance contre l'incendie du bateau-lavoir et du matériel en dépendant, souscrite à la compagnie La Métropole dont le siège est à Paris, avenue de l’Opéra... Il s'agit donc bien d'un fonds de commerce dont le prix est fixé à trois mille deux cent cinquante francs.

Litiges et conflits

A la fin du XIXème siècle, l'activité des bateaux-lavoirs ne semble guère florissante, gênée par les aléas climatiques et les charges fiscales, les propriétaires étant taxés à la fois sur l’occupation du fleuve, des rives et sur les patentes. La matrice cadastrale mentionne d'ailleurs plusieurs bateaux installés sans autorisation, avec la mention «non déclaré». Le 28 octobre, ils adressent une pétition au conseil municipal (Arch Municipales Délibérations du Conseil du 20 novembre 1897):

Les soussignés, exploitants de bateaux-lavoirs, ont l'honneur de vous exposer ce qui suit: Monsieur le préposé de l'Octroi leur réclame cette année un droit de place sur l'emplacement de leurs bateaux sur le fleuve de la Loire. La somme de soixante douze francs qui leur est réclamée à chacun est trop élevée pour leur profession et les bénéfices qu'ils en tirent. De plus, ils paient déjà à l'état un droit d'attache et de francs-bords. Leur profession est aussi très dangereuse; ils éprouvent à chaque instant de grosses pertes occasionnées par les tempêtes, grosses rivières, inondations et glaces. Ils ne travaillent réellement que pendant six mois chaque année. En outre cette année 1897 a été très mauvaise pour eux par suite de la crise industrielle qui a sévi et qui sévit encore. Il leur est pour tous ces motifs impossible de payer une somme aussi élevée, surtout en cette saison où ils n'ont presque plus de clients et ils ne peuvent plus guère travailler à cause des hautes eaux. C'est pourquoi ils espèrent, Monsieur le Maire, Messieurs les adjoints et Messieurs les Conseillers municipaux, que vous voudrez bien leur accorder remise de la somme qui leur est réclamée, et dans cet espoir ils vous prient d'agréer l'assurance de leurs plus sincères remerciements.
Béroud, Vallas, Clairet, Remontet, Chambosse, Muguet et Desportes.

La pétition donne au passage la liste des sept exploitants en 1897. La réponse de la municipalité est dans un premier temps négative mais la délibération du 23 décembre 1897 leur accorde finalement une réduction de moitié sur les taxes en question au motif que les propriétaires forment une catégorie de travailleurs des plus dignes d'intérêt. D'autres conflits apparaissent entre les diverses catégories de travailleurs sur la Loire, notamment au pied du pont routier où cohabitent difficilement les bateaux-lavoirs et les dragueurs de sable. Ainsi , Monsieur Favier a-t-il déplacé son bateau dans l'espoir de se trouver plus près d'un point d'eau: Le 27 septembre 1883, le soussigné sollicite l'autorisation de descendre son bateau de quarante mètres à seule fin d'avoir l'eau courante qui est nécessaire pour la profession et pour l'hygiène publique... Il semble en réalité s'agir d'un prétexte pour permettre à ses laveuses d'accéder plus facilement au bateau en utilisant une rampe destinée aux dragueurs de sable et à leurs brouettes. Il n’obtiendra donc pas gain de cause: Le sieur Favier a été autorisé par arrêté du 15 juin 1880 à la condition de rester amarré à 175 mètres en amont du pont, afin de laisser entre les deux bateaux un espace suffisant pour le déchargement des sables dragués en Loire par les mariniers de Loire (...) Le but évident est de réduire d'autant le parcours des laveuses qui empruntent cette rampe... (AD 42 3 S 130 , dossier Favier)

Cohabitation difficile , au pied du pont, entre dragueurs et bateaux-lavoirs

Dangers et accidents

Le risque d'incendie était important, à cause de la présence sur les bateaux de poêles destinés à chauffer l'eau de lavage. C'est pourquoi l'acte de vente du bateau d' Antonin Remontet mentionne une assurance incendie souscrite par le précédent propriétaire.Plusieurs bateaux sont signalés «incendiés» sur la matrice cadastrale comme celui de Perret en 1899. Celui de Béroud est incendié en 1896. Il était assuré. Le bateau peut couler sans raison précise: Journal de Roanne, 1er février 1940 : Lundi, le bateau-lavoir appartenant à M. Billoux, amarré sur la Loire immédiatement en aval du pont du Coteau a fait eau et coulé.

Le dégagement des glaces peut tourner au cauchemar: Journal de Roanne du 4 janvier 1940 : Le 2 janvier vers 17 heures un marinier est tombé accidentellement dans la Loire en donnant la main à briser la glace autour du bateau-lavoir amarré quai de la Loire.

Mais le risque principal reste celui de la crue, pour des bateaux dont la conception est mal adaptée à la lutte contre le courant violent. Les dossiers d'autorisation prévoient cette calamité, en imposant aux bateaux des amarres rigides et l'obligation de se replier en cas de danger sur le bassin du canal ou sur le bras mort de Varennes en rive droit. Cela n'empêche pas les accidents, notamment lors de la terrible crue du 10 octobre 1907. C'est d'abord le bateau de Louis Clairet qui évite de justesse le naufrage, grâce à l’intervention des dragueurs: Le bateau de Claude Joseph Roche, basé au Rivage, n'échappera pas au désastre; l'évaluation du bateau à huit mille francs semble réaliste en 1907, puisqu'une annonce propose en 1903 un bateau-lavoir en très bon état pour 9000 francs.

Sauvetage du bateau Clairet

Incidents au quotidien

La vie quotidienne est émaillée d'incidents cocasses dont le Journal de Roanne se fait régulièrement l’écho: Suite à la perte de son bateau lors de la crue du 10 octobre 1907, l'infortuné Claude Joseph Roche devient la victime des «pilleurs d'épaves». Les vols de linge et autres chamailleries animent les journées des laveuses. Que dire enfin de la saisie musclée dont Louis Clairet se dit victime !

Le déclin

L'activité des bateaux-lavoirs était déjà irrégulière et peu lucrative. La Grande Guerre marque une mutation dans la vie économique, la place de la femme devenant de plus en plus importante dans l'industrie: à Roanne, l'activité textile propose des emplois plus attractifs pour les blanchisseuses. C'est à cette époque aussi que s'implantent dans le secteur de la Loire et du Renaison plusieurs blanchisseries industrielles. La première photographie aérienne , en 1933, ne montre plus qu’un seul bateau amarré sur la Loire.

Le 14 avril 1944, le Journal de Roanne annonce sobrement la disparition du dernier bateau-lavoir:

Naufrage d'un bateau-lavoir
Il se fit en Loire sans bruit et sans victimes dans la nuit de jeudi à vendredi. Mais non sans dommages car sa cargaison de linge sombra avec lui. Espérons qu'une partie au moins pourra être récupérée.

Je remercie les personnels des services suivants, qui m'ont aidé dans mes recherches et m'ont fourni de nombreuses reproductions de documents: Médiathèque de Roanne, secteur Patrimoine ; Mairie de Roanne, service des Archives ; Archives départementales de la Loire, Saint-Etienne.