Thursday, December 07, 2023
Dans le rôle du cinématologue local, un seul nom était pressenti pour cet article: Frédéric Zarch. L'interview date de 2007. La page légèrement augmentée les années suivantes, ne tient pas compte des évolutions récentes au France (Méliès-Saint-François), de la fin du Royal, muté dans l'ancienne caserne de Chavanelle sous le nom de Camion Rouge. Et le Gaumont a depuis repris son nom originel. Des films ont depuis été tournés à Saint-Etienne, par exemple Geronimo de Tony Gatlif, Des lendemains qui chantent avec Laetitia Casta.
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En 1907, la première salle stéphanoise spécifiquement dévolue au 7e Art ouvrait ses portes à  l'angle de la rue Praire et de l'actuelle rue Dormoy. Son nom: l'Alhambra. Elle fut construite par les frères Pathé et porte aujourd'hui, sans partage, le nom de Gaumont, la société qui la racheta en 1930. Elle a été reconvertie en multiplexe en 2000. Au fil des ans, depuis cette première jusqu'aux cinq rescapés de notre temps (en comptant le Gran Lux) des dizaines d'autres salles obscures ont fait rêver des générations d'habitants.


En 2000, Frédéric Zarch a écrit un Catalogue des films projetés à  Saint-Etienne avant la grande guerre. 4200 films sont répertoriés avec les éléments de compréhension des conditions de leur projection. "Cette période, explique-t-il, fut l'âge d'or du Septième Art français. Il était alors le plus important par la quantité, la diversité et la qualité des films produits." Il a publié nouvel ouvrage en 2008. Ce Dictionnaire historique du cinéma à  Saint-Etienne est le fruit d'un travail de recherches de plusieurs années. Il couvre plus de cent années de la vie stéphanoise depuis la première projection du cinématographe Lumière, le 26 avril 1896, dans les salons de l'Hôtel de Ville. De nombreuses notices retracent l'histoire des salles de cinéma (des brasseries-cafés aux multiplexes) salles commerciales, de quartier, laiques ou confessionnelles, le tournage des films (Le Juge Fayard, Noces blanches)... Mais ce livre évoque aussi les inventeurs, les entreprises (Heurtier), les associations, structures et manifestations qui ont fait la richesse et la diversité de l'histoire du cinéma dans notre ville. 
 

Frédéric Zarch, dans quel contexte a été créé l'Alhambra ?

 Jusqu'à  cette époque, les films étaient vendus aux forains, dans les théâtres, les brasseries, les cirques, sédentaires ou ambulants. On trouve mention d'un cinéma ambulant en 1896, place Saint-Louis. En 1899, le Cinématographe fait son entrée à  l'Eden, un théâtre stéphanois. Entre les spectacles, un intermède cinématographique était proposé aux spectateurs.

La salle de l'Alhambra en 1910. Image empruntée à  l'ouvrage de Jean Gabriel Histoire du cinéma à  Saint-Etienne

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Mais dans les années 1907-1908, les premières salles de cinéma essaiment un peu partout en France. C'est que le système de distribution du cinéma se modifie. On passe d'un système de vente du support, c'est à  dire de la pellicule, à  la mise en place de circuits de distribution et de location de la pellicule. En France, les frères Pathé ont mis en place un réseau de distribution des films et prirent en main leur exploitation. Pour développer le cinéma dans les centres urbains, ils firent construire des salles destinées uniquement à  la projection de films cinématographiques et en particulier à  leurs propres productions. A Saint-Etienne, en novembre 1907, sort de terre "l'Alhambra Cinéma Pathé Frères". Confié à  M. Denis, sa localisation, place Marengo, correspondait parfaitement à  l'ambition qui avait cours alors. A savoir toucher des publics plus fortunés. 

Appareils de projection et de sonorisation de la salle (on disait alors l'Alhambra-Gaumont-Palace) dans les années 30. L'écran faisait 30 mètres carrés.

 Combien coûtait une place de cinéma à  l'Alhambra à  cette époque ?

Le prix variait entre 1 franc et 2, 50 francs, selon qu'on était situé au parreterre, au premier balcon ou au deuxième balcon. Il y avait aussi des places réservées et des places louées à  l'année. Les tarifs évoluaient en fonction de la visibilité par rapport à  l'écran.

Arrêté préfectoral repris dans le journal La Tribune républicaine le 3 mai 1913. Les "hommes ratiers" dont il est question affrontaient des rats dans une cage. Ils se déplaçaient à  quatre pattes et devaient les affronter dans un combat singulier et fixé sur la pellicule. Les gladiateurs devaient tuer les rongeurs, qui ne se laissaient pas faire,... avec les dents. Sans commentaire.


Comme au théâtre...

 Exactement. D'ailleurs, on parle encore de scène. Il y avait un rideau de scène et une fosse pour orchestre pour l'accompagnement des projections. Le cinéma de la place Badouillère, construit sur l'emplacement de l'ancien Novelty Imperial en 1910, avait pour nom l'Etoile-Théâtre. C'était le temps du théâtre cinématographique. Il n'y avait pas de rupture entre les deux. Le public qui avait l'habitude d'aller au théâtre ou à  l'opérette est allé au cinéma.

Ci-dessous: l'Imperial Cinema Novelty, futur Etoile-Théâtre puis Le Capitole, place Badouillère (Anatole France, précisément à l'angle de la grand rue et de la rue du Général Leclerc)

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Quand est venue la rupture entre théâtre et cinéma ?
 
 Plus tard, vers la fin du muet à  la fin des années 20. Une architecture propre aux salles de cinéma s'est développée. A Saint-Etienne, la salle du Kursaal, avenue du président Faure, était intéressante à  cet égard. Avec une architecture monumentale et des conceptions publicitaires plus spécifiques.  

 

Affiche de 1939

 Quelle fut la grande époque des cinémas à  Saint-Etienne ?

 Entre le milieu des années 30 et le début des années 60. C'est l'apogée des cinémas en France en terme de fréquentation. Elle correspond à  la généralisation du parlant et au développement industriel et économique de la ville. A partir des années 30, le cinéma devient la première activité culturelle de toutes les couches de la population. Il se développe dans les quartiers, dans les amicales laiques, un peu partout. Les tarifs pratiqués font que tout le monde peut aller au cinéma. Il redevient vraiment populaire, après une période où il était devenu l'apanage des classes un peu plus aisées.

Ci-dessous: le Stella

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C'est une époque où l'on peut parler d'une ville de cinémas. Il y avait le Cristal à  Valbenoîte, le Bellevue, l'Idéal de Côte-Chaude... Aujourd'hui à  l'inverse, on a à  Saint-Etienne un "quartier" de cinémas - si l'on peut nommer ainsi le centre-ville - avec le Royal, le Gaumont et depuis peu, le Méliès. Quant aux quartiers périphériques de la ville, Beaulieu, La Cotonne, Montreynaud, leur développement tardif s'est fait sans aucun équipement cinématographique. Il n'y a que le France qui est un (petit) peu excentré.

Une des salles du France (archives FI)

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Combien de salles de cinéma à  Saint-Etienne durant cette période faste ?

 Une trentaine de salles qui fonctionnaient essentiellement le week-end et une petite vingtaine de salles qui projetaient en semaine. Quelques noms, outre ceux déjà  cités: Le Rex, rue Marengo, anciennement le Family; place de l'Hôtel de ville on trouvait le Coucou, le Star, l'Empire, le Studio et le Paris. Le Vox était situé square Violette; l'Etoile-Théâtre, place Badouillère, était devenu le Capitole. Il y avait encore le Normandie dont le nom provenait du célèbre paquebot, le Stella, le Saint-Louis, le Ciné-Soleil dans le quartier du Soleil, etc. Le nombre de fauteuils, pour les plus importantes d'entre elles, avoisinait les 1000-1500 places. Celles des amicales laiques bien sûr, et les salles paroissiales, étaient plus modestes, avec quelques centaines de places. 400 à  500 places "seulement" pour la salle de l'amicale laique de Tardy.  Mais il convient d'ajouter qu'aux débuts des cinémas à  Saint-Etienne, il y avait des salles encore plus grandes. L'Etoile avait une salle de 2500 places. Mais dans ce lieu, c'est le théâtre qui prit le pas sur le cinéma avant qu'il ne soit transformé en cinéma sous le nom de Capitole.

Salle de projection dans le nouveau Méliès encore en travaux (archives FI)

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 Un mot sur les ciné-clubs ?
 
Ils se développent à  partir de la fin des années 40. Les partis politiques, le Parti Communiste notamment, les courants idéologiques, l'Eglise catholique, les syndicats... vont prendre une part active à  leur expansion. Ils sont liés à  des quartiers ou à  des structures, de jeunesse par exemple, et utilisent certains lieux, salles de quartiers ou la salle des Mutilés, pour programmer des projections-débats. C'est un peu ce que perpétuent encore la cinémathèque avec les soirées thématiques de Paul Jeunet et l'IUFM. On peut citer au passage les noms des promoteurs des ciné-clubs internationaux qui avaient lieu dans les années 70 au France: Régine Vial, André Picon, Odette Rossano...
 

L'Atalante, jeune salle du France. Le Palace est né en 1927. En partie détruit lors du bombardement américain de 1944, il fut restauré sous une nouvelle identité, le Français, qui ferma en mars 1971 pour rouvrir sous le nom du France (archives FI)

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A partir de quand les cinémas stéphanois vont-ils fermer en masse ?
 
 Comme partout en France, surtout à  partir du milieu des années 60. Le Capitole ferme en 63, l'Astrée en 65, l'Eden en 68 pour reprendre en 73;  en 72 c'est le Studio qui abandonne et en 74, le Stella... Le phénomène s'explique par la généralisation de la télévision, par la diversification des loisirs et parce que le cinéma "s'embourgeoise" à  nouveau à  cette époque et qu'il devient de plus en plus cher. C'est un phénomène qui depuis n'a cessé de s'auto-alimenter avec de moins en moins de spectateurs et des prix de plus en plus élevés. Jusqu'à  près de 10 euros la place aujourd'hui. Le cinéma n'est plus un loisir populaire. Dans les années 45-50, les salles françaises accueillaient près de 500 millions de spectateurs par an.  

 

Le souvenir d'Ava Gardner dans l'ex-Triomphe, café-théâtre fondé dans un ex-cinéma porno du square Violette

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Et aujourd'hui ?

Actuellement, elles tournent autour de 200 millions. A Saint-Etienne, environ 900 000 billets d'entrée sont vendus chaque année. Et les 3/4 des spectateurs sont des personnes assidues qui vont au cinoche très régulièrement, entre une fois par mois et une fois par semaine. Mais ce sont les autres, ceux qui vont au cinéma une ou deux fois par an, qui font les gros succès: Titanic, Les Bronzés...
Le cadavre de l'Eden
Dans un entretien accordé à  L'agenda Stéphanois en février 2013, Paul-Marie Claret, qui dirige le Méliès, donne 171 000 entrées en 2012 au Méliès, 766 000 au Gaumont, 38 000 au France et environ 35 000 pour le Royal.

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La ville n'a pas une population cinéphile importante. La population étudiante, qui va beaucoup au cinéma au regard d'autres catégories socio-professionnelles, est assez faible, et l'on sait que de nombreux habitants quittent la ville pour habiter à  la campagne. Ils vont alors au Family à  Saint-Rambert par exemple ou au Jules Verne à  Saint-Genest-Malifaux. Ce sont des salles qui sont assez dynamiques. 


Peux-tu retracer dans les grandes lignes l'histoire des cinés actuels ?

 L'Alhambra, rebaptisé l'Alhambra-Gaumont, aujourd'hui le Gaumont tout court, a toujours été une salle de prestige, la vitrine de la Gaumont. En 1931, sa façade s'ornait de huit grandes lettres de six mètres de haut. Il passait déjà , chez les Stéphanois tout du moins, comme le plus moderne de France. Il fut en 1976 un des premiers complexes, aujourd'hui on dit multiplexe, avec huit salles. Dernière grande transformation en date, en 2000, dix salles.

Le Royal dans les années 50

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Le Royal-Cinéma a été construit en 1913 par Léon Salengros sur l'emplacement de son "Great Skating Rink", avenue du Président Faure. Le "Great Skating Rink" était un établissement de patins à  roulettes. Le bâtiment actuel date de 1984.
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Le Méliès est aussi une très vieille salle. Son histoire commence en 1915 avec Mme Gagne et sa Brasserie de la Place du Palais des Arts. Cette brasserie a été transformée en un cabaret, Le Trianon, situé en sous-sol et un cinéma: Le Femina. Il fut rebaptisé Le Morgan pendant une courte période puis Le Méliès à  partir des années 60. Il fut restauré par Jean-Pierre Lemoine au nom de l'U.G.C. qui possédait également les six salles de L'Eden, rue Blanqui. C'est en 1983 qu' Alain Cramier a racheté les deux petites salles du Méliès et lui a donné une identité de cinéma d'art et essai avec des rencontres, des débats, etc. Environ deux millions de spectateurs et plusieurs centaines d'invités sont venus à  Badouillère. En 2006, comme chacun sait, il a déménagé dans l'hypercentre et s'est enrichi de deux autres salles, dans un immeuble flambant neuf...

L'ancien Méliès, cours Jovin-Bouchard 

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Une parenthèse: l'idée de ce déménagement et de cette nouvelle construction, c'était d'avoir plus de poids et d'avantages qu'à  Badouillère avec deux salles modestes. D'avoir plus de spectateurs. Penses-tu que le Méliès a réussi son pari ?
 

Le nouveau Méliès, en une année d'existence, n'a pas véritablement décollé en terme de fréquentation. Il suffit de prendre chaque semaine Le film français, la revue des professionnels du cinéma, et de regarder les statistiques pour Saint-Etienne, pour constater d'une part, que la fréquentation stéphanoise n'est pas terrible, et d'autre part, que celle du Méliès n'atteint pas des records. Je pense aussi que l'identité d'un cinéma ne se fait pas du jour au lendemain. A voir. De toute façon, on ne peut qu'espérer que la situation s'améliore, pour toutes les salles.

Détail de la couverture du programme-catalogue des Rencontres cinématographiques de 1983, les dernières, marquées notamment par un colloque international sur le thème de l'identité nationale, culturelle et la création cinématographique.


Et Le France ? Quelle est sa situation actuelle, après la "saga" de ces derniers temps ?

 En tant que membre du Conseil d'administration, ce que je peux dire c'est qu'on a pris en charge le fonctionnement des salles et de l'association depuis quelques mois et que c'est un travail lourd. Il faut pouvoir mener de front l'aspect commercial d'une part et tout ce qu'on pourrait nommer "de service public", c'est à  dire les activités scolaires, etc. La nouvelle équipe fait ses classes et prend conscience d'un certain nombre de difficultés. Il faut réussir à  maintenir un équilibre fragile, pour survivre, comme les autres salles.

Au Gran Lux (archives FI)  

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Le Gran Lux ?

 C'est un électron libre par rapport aux autres cinémas. C'est une salle associative, assez confidentielle et plus proche du ciné-club que d'une salle de cinéma classique. Elle a son public, plutôt jeune, et n'a pas besoin d'avoir un nombre de spectateurs très important. Mais qui se débat aussi dans un certain nombre de difficultés et qui a surtout beaucoup de dynamisme. Pour l'instant, elle s'en sort plutôt bien et c'est tant mieux.

Projectionniste de l'Astrée et photo (de Roger Oleszcak ?) publiée en 1981 en hommage au cinéaste Louis Daquin, qui fut le président des premières Rencontres en 1979. Elle a été prise à  Saint-Etienne lors du repas de clôture de cette première édition. La légende indique: " On reconnaît Alberto Lattuada et Ettore Scola".

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Les Rencontres Cinématographiques ?

 Elles ont duré de 1979 à  1983. A leur origine, il y eut un certain nombre de passionnés dont Alain Renaud. Elles accueillirent dans les salles et à  la Maison de la Culture de nombreux acteurs, scénaristes et réalisateurs, dont Bertrand Tavernier, Truffaut et Marcello Mastroianni. C'est encore un des gâchis de l'histoire du ciné à  Saint-Etienne que de n'avoir pas su garder cette dynamique qui aurait pu donner à  la ville une dimension culturelle très importante dans le domaine du cinéma.

La salle du Kursaal   

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Il y avait des cinémas porno ?

 Comme dans toutes les villes. Le cinéma érotique avait bien commencé à  la fin des années 60. Et à  partir du septennat de Giscard d'Estaing, le porno s'est envolé. Il a d'ailleurs touché toutes les salles, aussi bien de quartier que les salles commerciales. Certaines d'entre elles ont fini dans le porno, d'autres ont viré vers le ciné de série B, le kung-fu ou le western spaghetti. Place de l'Hôtel de ville par exemple, il y a avait le V.S.D. qui a débuté dans le porno avant de finir dans le cinéma asiatique. Le Triomphe du square Violette a eu aussi sa période porno. Elle a été la dernière du genre à  Saint-Etienne. Elle a fermé en 99 si j'ai bonne mémoire. Il a surtout bien fonctionné durant deux à  trois ans, entre 74 et 77. A partir de 76, l'Etat a commencé à  taxer le porno comme produit de luxe. Aujourd'hui, la consommation de porno est infiniment plus élevée, mais plus dans les salles de cinéma. Avec les vhs, internet et les dvd, plus besoin de salle sombre...

D'autre part, peu de films semblent avoir été tournés à  Saint-Etienne...
 
Citons tout de même, pour les plus connus, Le juge Fayard dit "Le Shériff" d'Yves Boisset, avec Dewaere. Une rencontre avait eu lieu en 76 à  L'Eden. Noces blanches avec Vanessa Paradis, Les savates du bon dieu, Le brasier, pour une semaine de tournage à  Couriot et une ou deux minutes d'images stéphanoises...  

Parmi les acteurs, on peut citer Muriel Robin et Jacky Nercessian. A noter que Louis de Funès s'est marié à  Saint-Etienne et que Jacqueline Maillant y a vécu dans les années 30. Parmi les cinéastes, Philippe Grandrieux a fait plusieurs films à  la limite du cinéma expérimental. Et Jean Mesnier, auteur d'une quinzaine de films méconnus dans les années 30-50. Jean-José Frappa, le fils du peintre, fut critique de cinéma et scénariste. Charles Exbrayat a écrit aussi de nombreux scénaris et participé à  un certain nombre de productions: La femme nue, Maria du bout du monde, L'Inconnue de Montréal...


Dans les années 30, le magazine La Région Illustrée évoquait le tournage d'un film policier à  saint-Etienne, titré, semble-t-il, La malle mystérieuse. Place Jean-Jaurès, des camelots vendaient un journal (un vrai journal par ailleurs) à  la fausse une tapageuse: "une affaire mystérieuse". S'ensuivit un attroupement que filma l'opérateur de cinéma dissimulé dans le kiosque à  musique. C'est ce qu'indique le magazine, qui écrit: "Un film tourné à  Saint-Etienne est un fait assez rare pour être mentionné."

Un dernier mot sur la Cinémathèque ?   

Elle est l'héritière des "Offices du cinéma éducateur". Un cinéma dans lequel Saint-Etienne occupe une place particulière. C'est finalement le seul vrai apport de la ville dans l'histoire du cinéma, ou plutôt dans la conservation et la diffusion de son patrimoine. Elle est est la seule, avec Paris, à  posséder encore une Cinémathèque municipale et son fonds est un des plus importants. A ma connaissance, mais on n'a pas encore fait tout l'inventaire, le film le plus ancien date de 1911-1912.

L'acteur Denis Podalydès au Méliès lors de la présentation de Coupable, de Laetitia Masson, tourné à  Saint-Etienne (archive FI)