
Les Mémoires posthumes de l'éminence grise stéphanoise d'Aristide BRIAND
ou
Le fabuleux destin de Gilbert-Antoine PEYCELON
ou
Le fabuleux destin de Gilbert-Antoine PEYCELON
Il y a trois ans, lors de l'écriture de mon précédent livre, dans lequel je posais une réflexion sur le sens du sacré et du religieux dans nos existences, j'ai eu l'occasion de me plonger dans les débats de la loi de 1905, l'année même où l'on en fêtait le centenaire. Jusque là , comme tout le monde, j'avais entendu parler d'Aristide Briand à travers les monuments qui lui étaient consacrés et les échos qui m'en parvenaient quand je lisais des ouvrages d'histoire consacrés à sa période. Mon père m'avait dis que dans certains milieux comme celui de ses parents, il avait mauvaise presse, trimbalant encore l'image négative de supposé adversaire de l'Eglise catholique.

Aristide Briand en 1919, croqué par Massagyer
Et en fait, j'ai redécouvert à travers cette loi, dont il avait été le rapporteur, son immense talent de conciliateur et d'arbitre, évitant à la société française de se déchirer sur cette réforme explosive. Nous y reviendrons avec l'exposé du père Martin. J'ai eu envie d'en savoir plus sur lui et je me suis mis alors à lire tous les ouvrages qui lui étaient consacrés.
Sa personnalité m'a progressivement séduit, par ses manières simples et son humour piquant. Son Oeuvre politique s'est révélée gigantesque à mes yeux et j'ai souhaité à mon tour essayer de lui rendre hommage en écrivant quelque chose sur lui. Mais j'avais l'impression que tout avait été déjà dit à son sujet. Cependant, en regardant bien, peu de choses se rapportait à ce qui avait ancré une partie de sa carrière à Saint-Etienne. Son arrivée en 1902, puis les 17 ans pendant lesquels il avait été député de la 1ère circonscription de Saint-Etienne.
Cependant, au détour des biographies le concernant, je voyais apparaître croqué en quelques lignes un intrigant personnage stéphanois. Dans un ouvrage on parlait d'un Gabriel Peycelon, dans un autre d'un Gilbert Peycelon. Ce personnage semblait attaché aux basques d'Aristide Briand, mais le peu que l'on en disait était peu flatteur. On parlait de 'l'obèse Peycelon, amateur de gaudriole, de plats en sauce et au parler creux.
L'individu paraissait peu recommandable, mais on le voyait apparaître dès 1902 dans le sillage d'Aristide Briand, il était ensuite omniprésent dans les cabinets ministériels de Briand, c'est chez lui que Briand se réfugiait lorsqu'il perdait le pouvoir. C'est encore lui et son épouse qui aidaient Briand à aménager son logement de la rue Kléber à Paris et son pied à terre de la Hulotte à Cocherel en Normandie.
Sa personnalité m'a progressivement séduit, par ses manières simples et son humour piquant. Son Oeuvre politique s'est révélée gigantesque à mes yeux et j'ai souhaité à mon tour essayer de lui rendre hommage en écrivant quelque chose sur lui. Mais j'avais l'impression que tout avait été déjà dit à son sujet. Cependant, en regardant bien, peu de choses se rapportait à ce qui avait ancré une partie de sa carrière à Saint-Etienne. Son arrivée en 1902, puis les 17 ans pendant lesquels il avait été député de la 1ère circonscription de Saint-Etienne.
Cependant, au détour des biographies le concernant, je voyais apparaître croqué en quelques lignes un intrigant personnage stéphanois. Dans un ouvrage on parlait d'un Gabriel Peycelon, dans un autre d'un Gilbert Peycelon. Ce personnage semblait attaché aux basques d'Aristide Briand, mais le peu que l'on en disait était peu flatteur. On parlait de 'l'obèse Peycelon, amateur de gaudriole, de plats en sauce et au parler creux.
L'individu paraissait peu recommandable, mais on le voyait apparaître dès 1902 dans le sillage d'Aristide Briand, il était ensuite omniprésent dans les cabinets ministériels de Briand, c'est chez lui que Briand se réfugiait lorsqu'il perdait le pouvoir. C'est encore lui et son épouse qui aidaient Briand à aménager son logement de la rue Kléber à Paris et son pied à terre de la Hulotte à Cocherel en Normandie.

Le domaine de la Hulotte à Cocherel en 2008
Ce Stéphanois m'intriguait et mon intuition me disait qu'il ne devait sans doute pas être aussi inintéressant que les historiens semblaient le laisser croire et que sa présence constante à côté du pèlerin de la paix ne devait sans doute rien au hasard, mais devait être lié vraisemblablement à de réelles qualités.
En investiguant, j'ai découvert qu'un fonds privé à son nom existait aux archives nationales à Paris et j'eus l'autorisation d'y avoir accès. Je dois dire que je ne fus pas déçu, car la découverte fut de taille: à partir des cartons d'archives j'ai pu reconstruire tout le parcours de Gilbert-Antoine Peycelon, car tel est son nom, mais j'ai eu aussi confirmation de sa place importante à côté du grand homme célébré aujourd'hui: en effet, j'ai notamment trouvé des dizaines de documents confidentiels, comme certains que l'on peut voir ici:
En investiguant, j'ai découvert qu'un fonds privé à son nom existait aux archives nationales à Paris et j'eus l'autorisation d'y avoir accès. Je dois dire que je ne fus pas déçu, car la découverte fut de taille: à partir des cartons d'archives j'ai pu reconstruire tout le parcours de Gilbert-Antoine Peycelon, car tel est son nom, mais j'ai eu aussi confirmation de sa place importante à côté du grand homme célébré aujourd'hui: en effet, j'ai notamment trouvé des dizaines de documents confidentiels, comme certains que l'on peut voir ici:

Lettre de démission du Maréchal Lyautey, ministre de la guerre en 1917
et réponse de Briand, président du Conseil


Télégramme adressé à Briand pendant une période de crise internationale

Lettre du directeur de la source Badoit à Peycelon pendant la guerre de 14-18 pour réclamer une
aide de sa part

Une carte postale adressée par Briand à Peycelon depuis Locarno

Fort de ces découvertes, qui se sont transformées en un livre sorti il y a quelques mois sous le titre : Mon étrange rencontre avec Aristide Briand, l'ami de ma vie ou les mémoires posthumes de Gilbert-Antoine Peycelon son éminence grise stéphanoise, je vais donc maintenant vous éclairer sur cet attachant personnage qui mérite d'être mieux connu, tant son parcours est exceptionnel et tant il porte dans sa personnalité toutes les caractéristiques du Stéphanois, comme on les aime...
Mais avant de vous narrer son incroyable destin, je voudrais rendre hommage à monsieur Michel Durafour, filleul laïc d'Aristide Briand et Stéphanois contemporain d'exception à mes yeux. C'est lui qui nous fait le privilège d'être le maillon indispensable entre l'époque d'Aristide Briand et la nôtre Il m'a fait le grand honneur de préfacer mon ouvrage, avec des mots très aimables pour qualifier mon travail de recherche, dont il semble avoir apprécié l'originalité. J'ai été de mon côté extrêmement heureux d'avoir pu l'aider à récupérer un courrier particulièrement émouvant, que j'ai cité dans mon livre avec sa permission, courrier de son père Antoine adressé à Briand, dans lequel celui-ci parle avec beaucoup d'affection de son petit Michel, à travers une anecdote très touchante, mais que je ne dévoilerais pas ici.
Mais venons-en à Gilbert-Antoine Peycelon.
Depuis toujours l'on s'accorde à dire, comme Voltaire, qu'il n'y a pas de Grands Hommes pour leur valet de chambre. A l'inverse, il faut constater que de tout temps, à côté de chaque Grand Homme, se tient un homme ou une femme de l'ombre, qui sacrifie son propre destin pour permettre à son double de profiter du maximum de la lumière. Ainsi Aristide Briand, remis à l'honneur dans notre région à travers cette journée d'études, n'aurait peut-être pas été le même s'il ne s'était trouvé à ses côtés un homme aussi dévoué que Gilbert-Antoine Peycelon.
Mais avant de vous narrer son incroyable destin, je voudrais rendre hommage à monsieur Michel Durafour, filleul laïc d'Aristide Briand et Stéphanois contemporain d'exception à mes yeux. C'est lui qui nous fait le privilège d'être le maillon indispensable entre l'époque d'Aristide Briand et la nôtre Il m'a fait le grand honneur de préfacer mon ouvrage, avec des mots très aimables pour qualifier mon travail de recherche, dont il semble avoir apprécié l'originalité. J'ai été de mon côté extrêmement heureux d'avoir pu l'aider à récupérer un courrier particulièrement émouvant, que j'ai cité dans mon livre avec sa permission, courrier de son père Antoine adressé à Briand, dans lequel celui-ci parle avec beaucoup d'affection de son petit Michel, à travers une anecdote très touchante, mais que je ne dévoilerais pas ici.
Mais venons-en à Gilbert-Antoine Peycelon.
Depuis toujours l'on s'accorde à dire, comme Voltaire, qu'il n'y a pas de Grands Hommes pour leur valet de chambre. A l'inverse, il faut constater que de tout temps, à côté de chaque Grand Homme, se tient un homme ou une femme de l'ombre, qui sacrifie son propre destin pour permettre à son double de profiter du maximum de la lumière. Ainsi Aristide Briand, remis à l'honneur dans notre région à travers cette journée d'études, n'aurait peut-être pas été le même s'il ne s'était trouvé à ses côtés un homme aussi dévoué que Gilbert-Antoine Peycelon.
Successivement chef de service à la Trésorerie générale de Saint-Etienne, puis Directeur-adjoint de la Manufacture nationale des Gobelins, Directeur de la Manufacture de Beauvais, Délégué général des huitièmes Jeux Olympiques de Paris, Directeur des Journaux officiels, membre de la commission des bâtiments à la Société des nations à Genève, tout son parcours professionnel atteste de ses grandes capacités personnelles, nonobstant les coups de pouce que le Grand Patron, comme il l'appelait, lui donnait régulièrement pour le remercier de ses bons et loyaux services et le garder non loin de lui. La Grande Histoire ne retient jamais rien des petits, des sans-grades, sans qui les Grands Hommes ne seraient pas tout à fait à la hauteur de la trace qu'ils laissent pour la postérité.
Force est de constater et de le redire encore aujourd'hui, qu'Aristide Briand a légué à l'Histoire une image qui n'est sans doute pas à la hauteur de son personnage et de son mérite politique.
E l'inverse de Georges Clemenceau, son grand rival, qui était littéralement obsédé, lui, par l'empreinte qu'il allait forger pour les générations futures, le Prix Nobel de la Paix n'écrivait rien, au motif que lors de ses stages d'avocat il s'était épuisé dans les travaux d'écritures. Que dire alors de son secrétaire particulier. Ce dernier a signé pour son ami et maître tout au long de sa carrière des dizaines de discours, sans doute des centaines de textes de nominations pour les postes les plus divers. Mais il n'a pas d'avantage écrit sur lui-même et son parcours, il est donc temps de découvrir quelques moments importants de sa vie:
Il est né le 11 novembre 1877 à Saint-Etienne, dans le logement familial chaleureux de ses parents passementiers, situé au numéro 17 de la rue du Chambon à Saint-Etienne, devenu depuis la rue Léon Nautin.
Force est de constater et de le redire encore aujourd'hui, qu'Aristide Briand a légué à l'Histoire une image qui n'est sans doute pas à la hauteur de son personnage et de son mérite politique.
E l'inverse de Georges Clemenceau, son grand rival, qui était littéralement obsédé, lui, par l'empreinte qu'il allait forger pour les générations futures, le Prix Nobel de la Paix n'écrivait rien, au motif que lors de ses stages d'avocat il s'était épuisé dans les travaux d'écritures. Que dire alors de son secrétaire particulier. Ce dernier a signé pour son ami et maître tout au long de sa carrière des dizaines de discours, sans doute des centaines de textes de nominations pour les postes les plus divers. Mais il n'a pas d'avantage écrit sur lui-même et son parcours, il est donc temps de découvrir quelques moments importants de sa vie:
Il est né le 11 novembre 1877 à Saint-Etienne, dans le logement familial chaleureux de ses parents passementiers, situé au numéro 17 de la rue du Chambon à Saint-Etienne, devenu depuis la rue Léon Nautin.

Le logement natal de Gilbert-Antoine Peycelon à Saint-Etienne
Le rez-de-chaussée était occupé par un armurier nommé Michel Durafour, le père d'Antoine, né un an avant Gilbert Peycelon, et donc grand père de monsieur Michel Durafour ici présent aujourd'hui. Gilbert-Antoine Peycelon et Antoine Durafour étaient donc contemporains et voisins d'enfance, avant que l'un et l'autre ne se lient d'amitié avec Aristide Briand. Ses parents lui avaient choisi un prénom, composé de celui de ses deux grands pères: Gilbert, comme son grand-père paternel, qui exerçait également le métier de veloutier. Antoine, comme son grand-père maternel.
Sa rencontre avec Aristide Briand date de la campagne législative de 1902, j'en ai développé les détails dans mon ouvrage, mais je donne la parole à l'écrivain Vercors, qui, dans son essai d'autoportrait Moi, Aristide Briand l'évoque ainsi:
"Sur la recommandation de Gabion, j'avais ramené de la Loire et de la Trésorerie générale un garçon bon vivant, gai luron, bonne fourchette et un peu obèse, que je garderai ensuite auprès de moi tout au long de ma carrière. Son nom : Gilbert-Antoine Peycelon. Une merveilleuse acquisition, du premier jour il me comprendra à demi-mot, devancera mes désirs, me déchargera des tâches secondaires et quand je serai plus tard, Président du Conseil, nommera préfets, ambassadeurs, distribuera honneurs et récompenses sans une erreur, sans un impair - et sans en tirer pour lui-même ni vanité ni avantages. Bref une perle de modestie et d'effacement discret. Je lui devais ici l'hommage de ma gratitude."
Voilà la description qu'en faisait un journaliste de l'époque:
"Au physique, c'est un homme taillé pour l'effort et pour la lutte, solide, trapu, l'allure affairée et rapide, l'accueil cordial, le geste un peu brusque, la tête ronde d'un français du centre, aux idées bien équilibrées, avec une fine paire de moustaches blondes et des yeux bleus très tendres qui sourient volontiers et qu'on serait tenté de croire naïf si l'on ne savait que ces yeux là ont eu l'occasion de scruter bien des hommes et de voir bien des choses...."
Sa rencontre avec Aristide Briand date de la campagne législative de 1902, j'en ai développé les détails dans mon ouvrage, mais je donne la parole à l'écrivain Vercors, qui, dans son essai d'autoportrait Moi, Aristide Briand l'évoque ainsi:
"Sur la recommandation de Gabion, j'avais ramené de la Loire et de la Trésorerie générale un garçon bon vivant, gai luron, bonne fourchette et un peu obèse, que je garderai ensuite auprès de moi tout au long de ma carrière. Son nom : Gilbert-Antoine Peycelon. Une merveilleuse acquisition, du premier jour il me comprendra à demi-mot, devancera mes désirs, me déchargera des tâches secondaires et quand je serai plus tard, Président du Conseil, nommera préfets, ambassadeurs, distribuera honneurs et récompenses sans une erreur, sans un impair - et sans en tirer pour lui-même ni vanité ni avantages. Bref une perle de modestie et d'effacement discret. Je lui devais ici l'hommage de ma gratitude."
Voilà la description qu'en faisait un journaliste de l'époque:
"Au physique, c'est un homme taillé pour l'effort et pour la lutte, solide, trapu, l'allure affairée et rapide, l'accueil cordial, le geste un peu brusque, la tête ronde d'un français du centre, aux idées bien équilibrées, avec une fine paire de moustaches blondes et des yeux bleus très tendres qui sourient volontiers et qu'on serait tenté de croire naïf si l'on ne savait que ces yeux là ont eu l'occasion de scruter bien des hommes et de voir bien des choses...."

Gilbert-Antoine Peycelon, le fidèle ami stéphanois d'Aristide Briand
J'ai détaillé dans mon ouvrage toutes les anecdotes qui concernent les faits importants de la trajectoire de Briand dans la région stéphanoise, notamment ses différentes campagnes législatives de 1902 à 1919; ses week-ends passés à pêcher la truite au moulin-Payre chez son ami Albin Planchon, le maire de la Terrasse-sur-Dorlay, à qui il a offert ensuite le mobilier qui décore encore de nos jours la salle du conseil municipal, pour la plus grande fierté de son maire actuel Monsieur Jean-Claude Dubouchet.
J'ai également décrit les tribulations de Gilbert-Antoine Peycelon dans le paysage stéphanois des débuts du Casino de Guichard-Perrachon, des meetings aériens du 15 août sur l'aérodrome d'Andrézieux-Bouthéon où se produisait Roland Garros, de l'inauguration du Chaudron en 1931, du développement de la Manufacture d'Armes et de Cycles de Mimard. Ou encore les circonstances de l'inauguration de la place Jean Jaurès et de la rue Aristide Briand et de la Paix à Saint-Etienne par Antoine Durafour un certain mois de juillet 1931.
J'ai également décrit les tribulations de Gilbert-Antoine Peycelon dans le paysage stéphanois des débuts du Casino de Guichard-Perrachon, des meetings aériens du 15 août sur l'aérodrome d'Andrézieux-Bouthéon où se produisait Roland Garros, de l'inauguration du Chaudron en 1931, du développement de la Manufacture d'Armes et de Cycles de Mimard. Ou encore les circonstances de l'inauguration de la place Jean Jaurès et de la rue Aristide Briand et de la Paix à Saint-Etienne par Antoine Durafour un certain mois de juillet 1931.

Briand le pêcheur invétéré

Le château de Moulin-Payre
Mais je me bornerais ici à rappeler son parcours exceptionnel à travers quelques extraits de la presse de l'époque, par exemple:
Le 23 septembre 1920, il est nommé Officier dans l'ordre de la Légion d'Honneur, huit ans après avoir été nommé Chevalier. Dans le Lyon Républicain du même jour, on lit :
"La promotion au grade d'Officier de Monsieur Peycelon, Directeur des Journaux Officiels, qui fut longtemps chef de cabinet de Monsieur Briand à la Présidence du Conseil, surtout pendant la guerre où il ne se fit que des amis, est une heureuse surprise.
Les efforts de Monsieur Peycelon pour tirer un meilleur parti des Journaux Officiels pour moderniser la vieille maison dans laquelle, lorsqu'il y entra, tout était à faire ou à refaire, sont à eux seuls la justification de la distinction qui vient de lui être accordée"
Le 23 septembre 1920, il est nommé Officier dans l'ordre de la Légion d'Honneur, huit ans après avoir été nommé Chevalier. Dans le Lyon Républicain du même jour, on lit :
"La promotion au grade d'Officier de Monsieur Peycelon, Directeur des Journaux Officiels, qui fut longtemps chef de cabinet de Monsieur Briand à la Présidence du Conseil, surtout pendant la guerre où il ne se fit que des amis, est une heureuse surprise.
Les efforts de Monsieur Peycelon pour tirer un meilleur parti des Journaux Officiels pour moderniser la vieille maison dans laquelle, lorsqu'il y entra, tout était à faire ou à refaire, sont à eux seuls la justification de la distinction qui vient de lui être accordée"

La salle du Conseil municipal de La Terrasse-sur-Dorlay, dotée du mobilier offert par Aristide Briand

Incidemment, il avait été nommé Officier dans la même promotion que son ami François Delay, le maire de Saint-Chamond, qui lui était nommé Chevalier.
Le Lyon Républicain, dans sa rubrique locale relevait l'évènement de la manière suivante :
"Nous apprenons avec plaisir la nomination au titre de Chevalier de la Légion d'Honneur de François Delay, Maire de Saint-Chamond depuis 1906 qui a rendu des services pendant la guerre et grâce à ses relations amicales avec Briand et Peycelon il a pu rendre des secours à ses administrés. Notre ami Peycelon est lui universellement connu à Saint Etienne et dans la région.
C'est un Stéphanois qui lutta avec nous pour faire élire Monsieur Briand, le 'Grand Patron' ainsi qu'il le désignait dans l'intimité, alors qu'il était simple attaché à son cabinet de l'Instruction Publique. Depuis il a fait son chemin, c'est un excellent cEur toujours disposé à rendre service et qui n'a jamais oublié son origine stéphanoise, ni ses vieux amis d'antan...
Au début du mois de février 1925, il est nommé Commandeur de la Légion d'Honneur.
Plusieurs journaux le soulignent et parmi lesquels un très bel article écrit par un dénommé La Flèche le 3 février dans La Dépêche du Midi :
"Parmi ceux qui ont collaboré étroitement avec un Président du Conseil -et qui peuvent recommencer demain- Peycelon apparaît comme le directeur de cabinet rêvé. Il a l'art de s'attirer la sympathie et de briser avec tact les difficultés qu'il rencontre. A l'école de son 'Grand Patron'. Aristide Briand, il a perfectionné sa psychologie de l'humanité et a pris une souriante indulgence qui lui permet de franchir les mauvais pas sans se démonter. On parle de flegme britannique, mais le flegme de Peycelon est d'une qualité supérieure. Ce sens des réalités politiques allié à son affabilité naturelle lui ont valu d'occuper une dizaine de fois des postes importants dans des cabinets, sans traîner après lui des rancunes sérieuses. Cela est un record !
C'est un Stéphanois qui lutta avec nous pour faire élire Monsieur Briand, le 'Grand Patron' ainsi qu'il le désignait dans l'intimité, alors qu'il était simple attaché à son cabinet de l'Instruction Publique. Depuis il a fait son chemin, c'est un excellent cEur toujours disposé à rendre service et qui n'a jamais oublié son origine stéphanoise, ni ses vieux amis d'antan...
Au début du mois de février 1925, il est nommé Commandeur de la Légion d'Honneur.
Plusieurs journaux le soulignent et parmi lesquels un très bel article écrit par un dénommé La Flèche le 3 février dans La Dépêche du Midi :
"Parmi ceux qui ont collaboré étroitement avec un Président du Conseil -et qui peuvent recommencer demain- Peycelon apparaît comme le directeur de cabinet rêvé. Il a l'art de s'attirer la sympathie et de briser avec tact les difficultés qu'il rencontre. A l'école de son 'Grand Patron'. Aristide Briand, il a perfectionné sa psychologie de l'humanité et a pris une souriante indulgence qui lui permet de franchir les mauvais pas sans se démonter. On parle de flegme britannique, mais le flegme de Peycelon est d'une qualité supérieure. Ce sens des réalités politiques allié à son affabilité naturelle lui ont valu d'occuper une dizaine de fois des postes importants dans des cabinets, sans traîner après lui des rancunes sérieuses. Cela est un record !

D' ailleurs, que Peycelon soit ou non attaché à un gouvernement, il ne cesse de travailler pour ceux qu'il aime et dont il défend les idées. Sa tactique s'adapte aux circonstances. Quand il n'est pas dans un cabinet, sa diplomatie ne chôme pas. Elle s'exerce discrètement, elle s'ingénie à rendre service. Avec qu'elle habileté aussi, sur un ton semi confidentiel, ce propagandiste s'efforce de prôner la politique d'Aristide Briand et de réchauffer les amitiés faiblissantes envers l'ancien Président du Conseil! Il demeure l'agent de liaison entre les ministres au pouvoir et son chef. Il suit les grandes séances du parlement et sait admirablement placer le mot opportun dans les conversations de couloir. C'est lui que les journalistes viennent interroger quand ils veulent connaître la doctrine ou l'opinion du 'Patron'. Peycelon se laisse interviewer, mais en n'accordant que des jugements prudents sur les événements en cours. Il est à toute heure capable de renseigner Aristide Briand sur tous et sur tout. C'est un coulissier de la politique extraordinairement averti des moindres intrigues qui se trament et des moindres combinaisons qui se préparent.
Quand Gilbert Antoine Peycelon collaborait au quai d'Orsay avec son chef et ami, il redoublait d'activité pour lui épargner les ennuis et lui préparer la besogne. Il tâchait de créer partout l'optimisme autour de lui et c'est là l'un des meilleurs moyens de réussir. Il était de l'école de Capus et il continue à en être. Jamais on ne l'a vu s'énerver, faire grise mine, laisser paraître une fâcheuse impression. Maître de ses nerfs, il attend l'heure sans impatience apparente, sans aigreur et sans gestes inutiles.
Quand Gilbert Antoine Peycelon collaborait au quai d'Orsay avec son chef et ami, il redoublait d'activité pour lui épargner les ennuis et lui préparer la besogne. Il tâchait de créer partout l'optimisme autour de lui et c'est là l'un des meilleurs moyens de réussir. Il était de l'école de Capus et il continue à en être. Jamais on ne l'a vu s'énerver, faire grise mine, laisser paraître une fâcheuse impression. Maître de ses nerfs, il attend l'heure sans impatience apparente, sans aigreur et sans gestes inutiles.
Avoir le succès modeste, telle semble être sa devise, et c'est ainsi qu'il réussit à grouper tant de sympathies autour de lui. Il n'ignore pas que les gens qui ont la gloire insolente se cassent les reins définitivement le jour de la chute. C'est pourquoi il reporte sur les autres autant que possible les avantages qu'il remporte. Mais cette fois il sera forcé de porter lui-même cette cravate de commandeur qui lui siéra du reste fort bien ! "

La rue A. Briand et de la Paix à Sainté
Ayant eu la tâche redoutable d'organiser les Jeux Olympiques de Paris de 1924, voilà encore comment les journaux relataient l'évènement:
Gilbert-Antoine Peycelon, Secrétaire Général des Jeux Olympiques
'On sait que Peycelon devait tour à tour suivre Aristide Briand à l'Instruction publique, à la Justice, à l'Intérieur, aux Affaires étrangères, à la Présidence du Conseil.
Comme sous-directeur des Gobelins, il fut longtemps pour Gustave Geoffroy un auxiliaire précieux jusqu'en 1914, époque à laquelle il fut désigné pour diriger à son tour la Manufacture de Beauvais.

La manufacture des Gobelins à Paris
Depuis 1916, Peycelon est Directeur des Journaux Officiels, où il a été appelé dans une époque particulièrement difficile. Le Secrétariat des Jeux Olympiques implique surtout une gestion administrative et financière à l'exclusion d'attributions techniques. Le titulaire de cette attribution doit être un agent de liaison entre le Parlement, la ville de Paris et les différents départements ministériels et le comité d'organisation. Il doit être aussi une sorte d'arbitre impartial entre les hautes personnalités sportives qui ont pour tâche d'assurer la réussite de cette grande manifestation internationale qui doit être la célébration des VIIIèmes Olympiades.
Peycelon a toutes les qualités pour ce poste, plus une: la modestie.
Voilà un courrier daté du 6 février 1925 qui lui est adressé de la part du Comité Olympique français en sa qualité de Délégué Général du Gouvernement français aux Jeux de la VIIIe Olympiade de Paris de 1924.
Ce courrier, signé conjointement par Frantz Reichel, le Secrétaire Général, et par le Comte Clary, le Président, commence ainsi :
"Mon cher Délégué et ami,
Nous avons l'honneur de vous transmettre ci-dessous l'ordre du jour voté par le bureau du comité exécutif dans sa séance du 5 février 1925 :
-Le bureau exécutif apprend avec une joie profonde la nomination de Gilbert-Antoine Peycelon au grade de commandeur dans l'ordre de la Légion d'Honneur. Le bureau se fait en cette circonstance le fidèle interprète du comité exécutif du COF pour adresser à Peycelon ses plus sincères félicitations en même temps que le témoignage de sa profonde reconnaissance pour le précieux appui qu'il n'a cessé d'apporter à l'oeuvre olympique en toutes circonstances.
Le bureau à la tâche duquel il collabora si activement et si utilement conservera le fidèle souvenir du concours attentif, amical qu'il lui apporta, avec une clairvoyance et un dévouement qui ont permis au COF de triompher des difficultés et de mener à bien sa mission."Peycelon a toutes les qualités pour ce poste, plus une: la modestie.
Voilà un courrier daté du 6 février 1925 qui lui est adressé de la part du Comité Olympique français en sa qualité de Délégué Général du Gouvernement français aux Jeux de la VIIIe Olympiade de Paris de 1924.
Ce courrier, signé conjointement par Frantz Reichel, le Secrétaire Général, et par le Comte Clary, le Président, commence ainsi :
"Mon cher Délégué et ami,
Nous avons l'honneur de vous transmettre ci-dessous l'ordre du jour voté par le bureau du comité exécutif dans sa séance du 5 février 1925 :
-Le bureau exécutif apprend avec une joie profonde la nomination de Gilbert-Antoine Peycelon au grade de commandeur dans l'ordre de la Légion d'Honneur. Le bureau se fait en cette circonstance le fidèle interprète du comité exécutif du COF pour adresser à Peycelon ses plus sincères félicitations en même temps que le témoignage de sa profonde reconnaissance pour le précieux appui qu'il n'a cessé d'apporter à l'oeuvre olympique en toutes circonstances.
Le 16 juillet 1926, Jean Durand, alors Ministre de l'Intérieur, l'avait nommé membre de la commission chargée de gérer et d'administrer la fondation Carnegie et le même mois et suite au rapport de la commission spéciale présidée par Monsieur Bloch, avocat général à la Cour des Comptes, il était décidé de fusionner l'Imprimerie Nationale et les Journaux Officiels. Ce regroupement industriel était rendu nécessaire afin d'éviter les doublons, l'inadéquation des matériels, la sous charge des employés, en bref la triste réalité qui avait prévalu jusque là , et de ce fait, il devint directeur des Publications Officielles de la République française par voie de décret.
Cette nomination, qui venait couronner un labeur intense de plus de dix ans, avait été saluée par la presse et notamment par le même La Flèche dans l'édition du 7 août de La Dépêche du Midi sous le titre:
"Les coulisses politiques: un directeur
Gilbert-Antoine Peycelon est installé par décret directeur des Publications Officielles de la République française.
Le titre est un peu long, mais la fonction est utile et l'homme des plus sympathiques.
Le nouveau directeur des Publications Officielles de la République française est non seulement un fonctionnaire dont la physionomie est très connue dans les milieux ministériels, mais c'est aussi un personnage. On ne saurait séparer le nom de Gilbert-Antoine Peycelon de celui d'Aristide Briand.
D'aucuns le considèrent comme son éminence grise, mais avec lui rien de la figure âpre et sévère d'un père Joseph. Tout au contraire, le confident et l'ami d'Aristide Briand est accueillant, souriant, bienveillant.
Il écoute inlassablement toutes les requêtes qui lui sont adressées.
Un teint fleuri, un Eil vif, une poignée de main vigoureuse le servent dans sa diplomatie. Monsieur Peycelon canalise les ambitions des uns, calme la colère des autres, réchauffe les amitiés qui tiédissent, explique les thèses briandistes à qui les comprend mal. Sans perdre son air calme et débonnaire, il est un excellent propagandiste et l'on comprend que le Grand Patron tienne à lui. Quand il ne veut pas se compromettre, il pousse un léger grognement qui ne signifie ni oui, ni non.
En suivant monsieur Briand à Cocherel, il a appris à être normand et il rendrait des points à Chéron lui-même.
Ce directeur est toujours à la besogne. On imagine difficilement toutes les corvées qu'il subit pour faciliter la tâche du ministre des Affaires étrangères et toutes les visites qu'il reçoit pour éloigner les raseurs de Briand. Il pousse à cet égard le dévouement aux extrêmes limites. Bien qu'il n'ait aucun titre officiel dans le cabinet du Quai d'Orsay, on sait que c'est lui le conseiller, l'ami, le confident du ministre. Quand ce dernier se repose, Gilbert-Antoine Peycelon continue à veiller, à transmettre des instructions, à s'assurer que les ordres donnés sont bien exécutés.
Ainsi l'on s'explique qu'Aristide Briand puisse généralement se coucher de bonne heure et garder toute son activité pour les hautes négociations diplomatiques.Il écoute inlassablement toutes les requêtes qui lui sont adressées.
Un teint fleuri, un Eil vif, une poignée de main vigoureuse le servent dans sa diplomatie. Monsieur Peycelon canalise les ambitions des uns, calme la colère des autres, réchauffe les amitiés qui tiédissent, explique les thèses briandistes à qui les comprend mal. Sans perdre son air calme et débonnaire, il est un excellent propagandiste et l'on comprend que le Grand Patron tienne à lui. Quand il ne veut pas se compromettre, il pousse un léger grognement qui ne signifie ni oui, ni non.
En suivant monsieur Briand à Cocherel, il a appris à être normand et il rendrait des points à Chéron lui-même.
Ce directeur est toujours à la besogne. On imagine difficilement toutes les corvées qu'il subit pour faciliter la tâche du ministre des Affaires étrangères et toutes les visites qu'il reçoit pour éloigner les raseurs de Briand. Il pousse à cet égard le dévouement aux extrêmes limites. Bien qu'il n'ait aucun titre officiel dans le cabinet du Quai d'Orsay, on sait que c'est lui le conseiller, l'ami, le confident du ministre. Quand ce dernier se repose, Gilbert-Antoine Peycelon continue à veiller, à transmettre des instructions, à s'assurer que les ordres donnés sont bien exécutés.
Mais les hommes d'Etat ne découvrent pas toujours le collaborateur qui connaît parfaitement leur psychologie, leurs goûts, leurs habitudes. Il semble que Gilbert-Antoine Peycelon ait été spécialement créé et mis au monde pour seconder ainsi monsieur Briand. En tout cas, nul ne s'est mieux adapté que lui à ce rôle d'éminence grise."

Le palais des Nations de Genève en 2008

Sur l'instigation d'Aristide Briand, Gilbert-Antoine Peycelon fut nommé en 1929 délégué pour la France à la commission des bâtiments de la Société des Nations à Genève. Cette commission se réunit à marche forcée, car il était d'importance que les trois bâtiments à construire, la salle plénière de l'Assemblée, la bibliothèque et le Bureau International du Travail, soient prêts dès que possible. J'ai retrouvé dans les cartons des Archives nationales de nombreux compte-rendus de cette commission, dans lesquels la forte implication de Peycelon dans les travaux, ressort clairement. A Genève encore, Briand et Peycelon étaient inséparables, car lorsque l'un s'afférait sur les projets de bâtiments, l'autre se livrait à ses fameux discours dans l'enceinte de la Société des Nations ou à l'hôtel des Bergues.
Après le décès d'Aristide Briand en mars 1932, Gilbert-Antoine Peycelon semble très actif et cela n'étonnera personne, il sera présent lors de ses obsèques dans le petit village normand de Cocherel.
Il ne lui survivra que de huit ans et s'éteindra prématurément en 1940, à l'âge de 63 ans, trois ans à peine après avoir pris une retraite bien méritée.
Parler de Gilbert-Antoine Peycelon permet d'apporter un éclairage sur le concept d'éminence grise, qu'a si bien incarné son personnage. En deux mots et sans vouloir faire un cours, les éminences grises depuis la figure mythique du père Joseph, se caractérisent par le fait qu'elles font partie de l'entourage personnel d'un décideur politique, n'apparaissant pas forcément dans les organigrammes officiels. Leur statut réel est souvent masqué et il n'y a pas de définition publique et précise de leurs tâches. Ces hommes sont en prise directe avec le décideur et sont un passage obligé pour y avoir accès. Il ne faut pas les confondre avec les experts, qui donnent des avis techniques, ni avec les collaborateurs, qui eux ont une fonction officiellement reconnue dans l'organisation. En fait, ils s'interposent entre la sphère politique des représentants élus, dont ils protègent des pressions le décideur et la sphère technique des experts ou des collaborateurs, dont il colorent les propositions et dont ils font le tri vers le décideur. Ils peuvent être aussi bien sûr hommes des basses besognes, qui transmettent les ordres non écrits du décideur vers des officines chargées de les exécuter, qui peuvent également gérer la distribution de finances secrètes destinées à financer certaines missions plus ou moins avouables. Entre les éminences grises et les décideurs beaucoup de choses se passent verbalement, les ordres ou les consignes sont tacites, pas de témoin ni de preuve. L'éminence grise est un homme d'influence, qui doit être en connivence avec le décideur, ce qui peut tout de même générer un certain risque, celui de peindre la réalité tel que le décideur peut le souhaiter, c'est-à -dire être dans la manipulation pour plaire au "prince".
Après le décès d'Aristide Briand en mars 1932, Gilbert-Antoine Peycelon semble très actif et cela n'étonnera personne, il sera présent lors de ses obsèques dans le petit village normand de Cocherel.
Il ne lui survivra que de huit ans et s'éteindra prématurément en 1940, à l'âge de 63 ans, trois ans à peine après avoir pris une retraite bien méritée.
Parler de Gilbert-Antoine Peycelon permet d'apporter un éclairage sur le concept d'éminence grise, qu'a si bien incarné son personnage. En deux mots et sans vouloir faire un cours, les éminences grises depuis la figure mythique du père Joseph, se caractérisent par le fait qu'elles font partie de l'entourage personnel d'un décideur politique, n'apparaissant pas forcément dans les organigrammes officiels. Leur statut réel est souvent masqué et il n'y a pas de définition publique et précise de leurs tâches. Ces hommes sont en prise directe avec le décideur et sont un passage obligé pour y avoir accès. Il ne faut pas les confondre avec les experts, qui donnent des avis techniques, ni avec les collaborateurs, qui eux ont une fonction officiellement reconnue dans l'organisation. En fait, ils s'interposent entre la sphère politique des représentants élus, dont ils protègent des pressions le décideur et la sphère technique des experts ou des collaborateurs, dont il colorent les propositions et dont ils font le tri vers le décideur. Ils peuvent être aussi bien sûr hommes des basses besognes, qui transmettent les ordres non écrits du décideur vers des officines chargées de les exécuter, qui peuvent également gérer la distribution de finances secrètes destinées à financer certaines missions plus ou moins avouables. Entre les éminences grises et les décideurs beaucoup de choses se passent verbalement, les ordres ou les consignes sont tacites, pas de témoin ni de preuve. L'éminence grise est un homme d'influence, qui doit être en connivence avec le décideur, ce qui peut tout de même générer un certain risque, celui de peindre la réalité tel que le décideur peut le souhaiter, c'est-à -dire être dans la manipulation pour plaire au "prince".
Par exemple, pour illustrer mon propos, d'après ce que j'ai lu, Jacques Attali, qui se tenait dans l'antichambre devant la porte d'accès au président Mitterrand, tout comme Peycelon, a été sans conteste la véritable éminence grise de ce président, qu'il abreuvait de notes techniques ou politiques de toutes sortes. Il était de tous les voyages et manifestement au courant de tous les dossiers, ou presque. Il était assez singulier, on le surnommait le Sherpa, dans le sens ou il cumulait les compétences d'un expert, les tâches d'un proche collaborateur et les conseils d'une éminence grise.
Pour Briand, les biographes ont beaucoup écrit que Philippe Berthelot était son éminence grise au Quai d'Orsay. Pour ma part, je ne suis pas sûr qu'il cadre avec la définition, car il avait une reconnaissance formelle dans l'organigramme, en qualité de Directeur de cabinet, puis de secrétaire général. Je pense qu'à son sujet on peut plus parler d'expert ou de collaborateur, même si tout le monde s'accorde à dire que c'était quelqu'un de particulièrement cultivé, habile, travailleur infatigable, qu'il avait du respect et de l'estime pour Aristide Briand. Jusqu'à ce que certaines de ses initiatives personnelles ne précipitent sa chute, deux fois de suite.
Pour définir in fine la position de Gilbert-Antoine Peycelon vis-à -vis d'Aristide Briand, monsieur Michel Durafour m'a suggéré que, plus qu'une éminence grise il a véritablement été un "compagnon de route" tout au long du parcours politique et personnel mouvementé de son "Grand Patron".
Pour Briand, les biographes ont beaucoup écrit que Philippe Berthelot était son éminence grise au Quai d'Orsay. Pour ma part, je ne suis pas sûr qu'il cadre avec la définition, car il avait une reconnaissance formelle dans l'organigramme, en qualité de Directeur de cabinet, puis de secrétaire général. Je pense qu'à son sujet on peut plus parler d'expert ou de collaborateur, même si tout le monde s'accorde à dire que c'était quelqu'un de particulièrement cultivé, habile, travailleur infatigable, qu'il avait du respect et de l'estime pour Aristide Briand. Jusqu'à ce que certaines de ses initiatives personnelles ne précipitent sa chute, deux fois de suite.
Pour définir in fine la position de Gilbert-Antoine Peycelon vis-à -vis d'Aristide Briand, monsieur Michel Durafour m'a suggéré que, plus qu'une éminence grise il a véritablement été un "compagnon de route" tout au long du parcours politique et personnel mouvementé de son "Grand Patron".

Briand et son ombre
En conclusion, je vais vous lire le texte d'un courriel reçu il y a quelques semaines de la part d'une des petites filles de Gilbert-Antoine Peycelon:
" ma sEur Christine nous a fait découvrir votre livre Mon étrange rencontre. Je ne peux vous cacher qu'une grande émotion me poursuit. Mon grand père que je n'ai pas connu raconte sa vie! jusqu'à présent, je n'avais pu le retrouver que par bribes, à travers ce que mes parents m'ont dévoilé. A l'époque, trop d'éléments sont restés secrets et pour moi entourés de mystères. Votre livre m'a permis de mettre un peu d'ordre dans mes idées. Alors, merci d'avoir à travers vos écrits fait revivre ce grand père fabuleux
Je sais que ma soeur Christine et mon frère Bertrand ont lu votre livre et souhaitent vivement vous rencontrer. Il en est de même pour moi, alors, à bientôt.
Bien cordialement.
Laurence Aubert Peycelon "
" ma sEur Christine nous a fait découvrir votre livre Mon étrange rencontre. Je ne peux vous cacher qu'une grande émotion me poursuit. Mon grand père que je n'ai pas connu raconte sa vie! jusqu'à présent, je n'avais pu le retrouver que par bribes, à travers ce que mes parents m'ont dévoilé. A l'époque, trop d'éléments sont restés secrets et pour moi entourés de mystères. Votre livre m'a permis de mettre un peu d'ordre dans mes idées. Alors, merci d'avoir à travers vos écrits fait revivre ce grand père fabuleux
Je sais que ma soeur Christine et mon frère Bertrand ont lu votre livre et souhaitent vivement vous rencontrer. Il en est de même pour moi, alors, à bientôt.
Bien cordialement.
Laurence Aubert Peycelon "
Je suis moi-même impatient de cette rencontre, beau cadeau lorsque l'histoire prend forme humaine.
Merci de votre attention.
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L'auteur:
Adonis Lejumeau est né le 5 avril 1956 à Sallanches, au pied du Mont-Blanc. Le spectacle de cette majestueuse montagne blanche était propice à la rêverie et à son goût de l'aventure. Les pieds dans la neige et la tête dans les livres ont été des constantes de son enfance. Après des études paramédicales à Lyon, il s'est frotté à la réalité de pays en situation de guerre à travers des missions humanitaires qu'il a dirigé pendant 5 ans au sein d'organisations non gouvernementales. Depuis 30 ans, il exerce des responsabilités professionnelles dans le secteur de l'insertion ou du handicap. Des formations complémentaires, notamment dans le domaine de la recherche en sciences sociales, l'ont amené ces dernières années sur le terrain de la recherche appliquée. Il a mené des travaux autour de questions ayant trait aux théories de la justice et sur le fait religieux. Après avoir produit des sommes de rapports, de recherches, de mémorandum, de compte-rendu divers et variés, il a décidé d'écrire pour son propre plaisir.
Son premier ouvrage sorti en fin d'année 2006, L'incroyable Découverte du Graal en Forez s'inspire de ces différents travaux et s'inscrit en réaction au phénomène Da Vinci Code, en tentant de poser la question de la quête du sens et de la spiritualité en l'homme du début du 21ème siècle.
Le succès inattendu de cet ouvrage, aujourd'hui épuisé, auprès d'un large lectorat, à partir d'une critique médiatique très positive (presse écrite et radio) a encouragé l'auteur à participer à de nombreuses manifestations culturelles et littéraires.
Son second ouvrage sorti à l'occasion de la Fête du Livre de Saint-Etienne en octobre 2007,
Mon étrange rencontre avec Aristide Briand, un roman historique régional, a été remarqué dans plusieurs émissions à la télévision, a été notamment présenté au théâtre, à l'Université pour tous et lors d'un colloque dédié à Aristide Briand.Son premier ouvrage sorti en fin d'année 2006, L'incroyable Découverte du Graal en Forez s'inspire de ces différents travaux et s'inscrit en réaction au phénomène Da Vinci Code, en tentant de poser la question de la quête du sens et de la spiritualité en l'homme du début du 21ème siècle.
Le succès inattendu de cet ouvrage, aujourd'hui épuisé, auprès d'un large lectorat, à partir d'une critique médiatique très positive (presse écrite et radio) a encouragé l'auteur à participer à de nombreuses manifestations culturelles et littéraires.
Son second ouvrage sorti à l'occasion de la Fête du Livre de Saint-Etienne en octobre 2007,
Son troisième ouvrage sorti pour les fêtes de noël 2008, Et puis il y eut Manigod, raconte l'histoire d'une famille contemporaine de Rive-de-Gier.
"Mon étrange rencontre avec Aristide Briand, l'ami de ma vie"
Adonis Lejumeau
Editions Esope
376 pages
Dans toutes bonnes librairies de la région
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Prochains projets littéraires :
Octobre 2009:
Sortie à l'occasion de la fête du livre de Saint Etienne de :
La pierre philosophale était tout simplement ici ! suite de l'incroyable Découverte du Graal en Forez
Novembre 2009 :
Sortie d'un livre d'entretien avec le coureur cycliste Cyril Dessel :
Mes Rêves en Jaune