Thursday, September 21, 2023

Petite histoire de la communauté polonaise en terre ligérienne

Courant 2005, à  Saint-Etienne, les 80 danseurs, chanteurs et musiciens du Grand Ballet de Pologne étaient venus nous offrir leur spectacle virevoltant. C'est vrai, il y avait en même temps le derby à  Gerland et les Verts avaient perdu. Donc les Polonais vous savez... Mais j'avais eu envie de parler de la Pologne. D'ailleurs, il est aussi question de foot car non seulement les Polonais savent jouer au ballon mais il ont souvent porté le maillot vert avec fierté. Et ils n'ont jamais eu peur d'aller au charbon.

Mazowsze

Mazovie, en français, est le nom de cet ensemble fondée en 1951 par Tadeusz Sygietynski. Du nom de cette région de Pologne, grand duché rattaché au royaume de Pologne en 1526. Elle traduit depuis, sur toutes les plus grandes scènes du monde, l'attachement romantique et indéfectible du peuple polonais à  sa terre, à  sa culture. Chants mélodieux, danses endiablées dans des costumes multicolores confectionnés à  l'ancienne et chaque fois différents. Un spectacle époustouflant. Et en prime, trois fois, Liberté de Verdi, et en français; ce qui illustre bien ce qui va suivre.

Deux pays à  l'amitié tenace

Que Mazowsze honore les Stéphanois de sa visite, dans un palais des spectacles qui n'est pas digne de l'accueillir prend valeur de symbole. En effet notre région a tissé des liens privilégiés avec la Pologne. Mais avant d'en arriver à  l'immigration des Slaves dans notre bassin minier, quelques considérations générales. Car ce pays est certainement un des plus francophiles de la Terre. Ce sentiment d'estime réciproque a été enfanté par l'Histoire, la grande dont la descente dans les entrailles de Decazeville, de Lens ou de Roche-la-Molière n'est qu'un épiphénomène industriel et moderne. La Pologne est l'un des rares pays avec lequel la France n'a jamais été en guerre. Qu'on veuille bien se rappeler certains faits lancés ici en vrac:

Henri III fut élu roi de Pologne avant de revenir à  Paris sur le trône de France; Napoléon érigea le grand duché de Pologne entre 1807 et 1813 - n'allez pas dire du mal de Napo aux Polonais, il a libéré le pays de la tutelle russe ! - au passage il copine avec la duchesse Walewska qui lui fera un enfant, le comte Walewski futur ministre de Napoléon III. On retrouve un Polonais maréchal de France aux côtés de l'Empereur, Poniatowski dont un des descendants sera ministre de Giscard. Citons encore Chopin dont on a tendance à  oublier en France, parce qu'il ne se nomme pas Chopinilski, que Polonais il fut. Si j'ai bonne mémoire, Marie Curie était aussi d'origine polonaise. Et puis cette intervention des armées françaises qui empêche l'Union Soviétique en 1919 de prendre Varsovie. Car c'est bien là  la grande tragédie de la Pologne. Coincée entre l'aigle allemand et l'ours russe, toute son histoire est marquée par de multiples invasions, occupations et guerres pour sa survie. On connaît aussi le régime de dictature de Jaruzelski sous la houlette de Moscou avant qu'un certain Lech Walesa n'accède au pouvoir.

 
Un document étonnant communiqué par M. Delavis. La carte a été postée de Saint-Etienne le 27 mars 1916 à  destination de Paris. Il pourrait s'agir de Polonais originaires de Poznan, déportés en Rhénanie-Westphalie par les Allemands pour travailler dans les mines de la Ruhr et mobilisés de force dans l'armée allemande. Emprisonnés au Soleil à Saint-Etienne.


Les " Polaks " de chez nous

Plus proche de nous, c'est en 1914 que commença l'histoire des Polonais dans le Forez. Le nord du pays occupé par les Allemands, des mineurs polonais sont évacués vers le sud et le centre du pays. Un certain nombre d'entre eux, à  peine 25 à  30 familles guidées par une institutrice, Mlle Szmid, arrivèrent dans la Loire. La Compagnie des Mines de Roche-la-Molière et de Firminy les installa au Bourgeat, à  la Cité du Moulin et dans la cité de Beaulieu. Au Bourgeat, la proportion de familles polonaises s'élevait à  90 %. En 1921, la Loire comptait environ 2500 Polonais. A Roche-la-Molière, un des pionniers de l'immigration polonaise se nommait Stefan Rejer. Venu de Pologne avec son épouse et ses enfants, il gagna d'abord le Nord de la France avant de fuir l'avancée allemande durant la guerre de 14-18 et gagner la région stéphanoise. En 1917, il participa à  une tournée de recrutement aux Etats-Unis, au sein de la communauté polonaise afin de lever une armée pour lutter contre les Allemands. Dans les années 20, il se chargea de l'accueil de ses compatriotes en terre ligérienne.

Stefan Rejer (2ème en partant de la gauche au premier rang), photographié ici devant la Maison Blanche à  Washington. Au 1er rang, 5ème en partant de la gauche, le prince Poniatowski, chef de la mission chargé de recruter des volontaires pour former l'armée du général Haler qui lutta contre les Allemands aux côtés des Français (/dr).

Son fils, Stanislas, le 26 Aout 1923 à Beaulieu créa avec quelques ouvriers une société musicale polonaise. Elle existe encore de nos jours et porte le nom d'Harmonia. En 1930 fut créée la première école de solfège dirigée par Joseph Burek.

 

Un document émanant des services de police, daté de janvier 1931, dit des Polonais que leurs "rapports avec la population française sont assez bons. Dans les cités, Français et Polonais vivent en très bonne intelligence et nous n'avons que très rarement à  intervenir au sujet de discussions entre voisins." Le rapport ajoute: " Les Polonais forment entre eux des sociétés musicales ou sportives pour rester unis et groupés dans un but patriotique. Néanmoins les enfants font généralement de rapides progrès dans la connaissance de la langue française."

Dès 1920, il y a un prêtre polonais à  Roche-la-Molière, l'abbé Piasczynski, qui y resta quatre ans puis devint dans les années 30 le supérieur du grand séminaire de Lomza en Pologne. Il y avait aussi un prêtre au Soleil. Dans l'entre deux-guerres, on compte un prêtre pour 3 500 Polonais contre un prêtre pour 12 500 Italiens. En 1935, un foyer polonais est fondé au Marais, et en 1942 est posée la première pierre de l'église Saint-Eloi, centre de la vie religieuse polonaise jusque vers les années 1970. Plus tard, un autre lieu emblématique de la présence polonaise à  Saint-Etienne fut la cité du 71, rue du Soleil, une cité d'habitation de trois bâtiments qui leur fut allouée spécialement.

Les drapeaux en berne à  Roche-la-Molière en avril 2010 lors de l'accident d'avion qui coûta la vie au président polonais et de nombreux hauts responsables. Ils se rendaient en Russie à  une cérémonie commémorative du massacre de Katyn... Photo FI

Chaque année, la fête de la Constitution de 1791, le 3 mai était l'occasion d'un rassemblement grandiose  pour toute la communauté. Un défilé pavoisé de blanc et de rouge, emmené par l'harmonie, entraînait les Sociétés, les Sokols et tous les habitants de la salle de Beaulieu jusque vers le monument aux morts. Chacun sur son cheval, deux Polonais costumés  jouaient le rôle de Tadeusz Kosciuszko et de Joseph Poniatowski.

 
La salle polonaise de Beaulieu à  Roche-la-Molière. Il existe aussi une chapelle polonaise au Montcel (La Ricamarie)
 

En janvier 1931, le Comte de Chlapowski, ambassadeur de Pologne à  Paris rend visite aux Polonais stéphanois. Un tract français communiste le qualifie de "chien enchainé fasciste de Pilsudski, petit valet du capital français" et dénonce la collusion des deux nations contre l'URSS, patrie du socialisme. En 1940, les journaux locaux de droite se déchaineront à  leur tour contre l'URSS et les rouges " sans-patrie " qui "ont poignardé dans le dos l'héroique Pologne." Venu à  l'invitation du Comité France-Pologne présidé par Perrin-Pelletier, directeur des mines de Roche-la-Molière, l'ambassadeur visita la Manufacture des Armes et Cycles et rendit hommage au Crêt de Roc à  la mémoire de Kolikowski. Ce Polonais était venu mourir un peu par hasard à  Saint-Etienne après les évènements survenus en Pologne en 1830. Il fut le fondateur d'une sorte de mutuelle dont les règles imposaient aux riches immigrés d'aider leurs compatriotes moins heureux.

La une de La Région illustrée consacrée à  la venue de l'ambassadeur de Pologne à  Saint-Etienne en 1931. Au centre, l'image nous montre le cortège au cimetière du Crêt-de-Roch devant la " tombe du Polonais ". "Repose en paix Kolikowski. Ton rêve s'est réalisé. La Pologne est libre !" écrit la revue.

L'ambassadeur entouré d'un groupe de petites Polonaises en costume national, à  Montrambert

Ecoliers polonais à  Roche-la-Molière, en costume traditionnel. Dans un entretien accordé à  Georges Rey (La Tribune-Le Progrès, 1er février 1973), Mme Cichoki, la fille de Mr Rejer, évoquait l'école franco-polonaise : "Le matin, les cours étaient donnés en français, l'après-midi en polonais. Plus tard, on ne donnait plus qu'une journée de cours polonais. Maintenant, c'est je crois deux heures par semaine."

Dans les années 50 les Polonais sont environ 15 000. Aujourd'hui ? Citons ces mots d' Alicja Tardy (dans La Gazette, octobre 2004, ce journal a fait de très intéressants reportages sur les communautés étrangères dans notre ville) : "Quelqu'un m'a avancé que 10% de la population des anciens bassins houillers de Saint-Etienne et de la vallée de l'Ondaine avait des racines polonaises. "


Danseurs du groupe rouchon Syrena dans la salle des pendus du Musée de la mine de Saint-Etienne - Sainte-Barbe 2009 (FI)

Rappelons au passage que près de 700 000 Français d'origine polonaise vivent en France. Nous reparlerons plus loin d' Alicja Tardy et de son rôle dans le jumelage de notre ville avec Katowice. Les Polonais se sont installés en particulier au Marais, à  la Ricamarie, au Soleil, mais aussi et surtout à  Roche-la-Molière, à Beaulieu. Une autre présence polonaise est assurée par le groupe folklorique Syrena qui utilise la salle de Beaulieu.

Gueules noires

Raymond Gwizdala: "Je me souviens très bien de la cité des Combes où je suis né en 1951 et où j'ai vécu pendant onze ans. La maison était une maison de mineurs, sinistre, dans un vallon lugubre avec pour seule vue le puit Pigeot et un haut Crassier de schiste embrasé qui sentait le souffre. Nous avons ensuite emménagé dans un logement plus élevé, au sommet du « Pommero » dans un HLM des hauts du Chambon-Feugerolles. La cité dominait à  360 degrés toute la vallée des mines. Belle récompense après le trou noir des Combes.

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 Les Gwizdala, père et fils
Photos/R.Gwizdala
 
Mon grand-père paternel est né en Pologne le 10 novembre 1895, au village de Linsk près de Scliwicz. Mon grand-père maternel , Joannes Malek, est né le 6 février 1904 à  Cygany, dans le département de Lwow. Mes grands-mères, Marie Pielawski et Agnès Wnaga, étaient également polonaises. C'est mon grand-père paternel, Frantz (François )Gwizdala, qui le premier a immigré en France avec Marie. Il a été embauché au puits Marseille, au Chambon feugerolles. Il travaillait au foudroyage. C'est une opération délicate qui consistait à  laisser s'affaisser les matériaux du toit, lors de l'enlèvement du soutènement.Un effondrement l'a enseveli vivant. Il est mort le 15 juin 44, à  l'âge de 49 ans. Tous ses enfants, à  l'exception de Rose, descendirent ensuite au fond pour faire vivre la famille.
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Coté maternel, toute la famille était aussi à  la mine; tous mineurs de fond à  la taille. Papa souffre depuis très longtemps de sa silicose. Il a 77 ans et il lui reste, pour respirer, un quart de poumon encrassé . Il est très souvent hospitalisé mais il n'y a pas de traitement. Il s'étouffe à  petit feu et souffre abominablement."
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Henri Gwizdala s'est éteint des suites d'une longue silicose le 17 décembre 2008
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Coeurs verts
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Des Polonais ou des Français d'origine polonaise ont aussi porté le glorieux maillot vert. Et pas des moindres : le Lillois Jean Snella était d'origine polonaise, de même que Bereta qui a traduit au journal L'Equipe (" quels sont les matches qui vous ont marqué ? ") le sentiment historique évoqué plus haut :"Je n'oublie pas non plus le France-URSS de 1972. C'était l'inauguration du Parc des Princes et nous avions gagné grâce à  un but que j'avais marqué. Pour moi, qui suis d'origine polonaise, mettre un but aux Russes, c'était quelque chose."

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 Jacquet et Bereta  (photo FI)

 

Plus près de nous, Janus Kupcewicz (83-85) et Marcin Kuzba (2001-2002), tous deux internationaux polonais, n'ont pas laissé un souvenir impérissable. Citons encore Piotr Swierczewski, qui a joué à  Sainté entre 93 et 95 avant de filer à  l'anglaise vers la canebière. Entre 88 et 93, il évoluait d'ailleurs au GKS Katowice dont nous reparlerons- je pense aux footeux ! L'ASSE a joué contre deux équipes polonaises, en 70 d'abord contre l'équipe de la capitale, le Legia puis, en 1975, contre le Ruch Chorzow. Battu à  l'aller, les Verts l'avaient emporté au retour et s'étaient qualifiés difficilement pour jouer ensuite contre le Bayern.

Le Saint Père,  leur Pape

On ne peut pas parler de la Pologne sans évoquer leur Saint-Père le Pape Jean-Paul II, " l'athlète de Dieu ". La Pologne est certainement le pays le plus catholique d'Europe et on a souvent accusé les Polonais, dans les années 20, d'amener leurs curés en France à  un moment où les conflits entre laics et cléricaux n'étaient pas apaisés. Les compagnies minières ont favorisé la venue des prêtres polonais pour encadrer ces travailleurs appréciés. En ce qui concerne Jean-Paul II, celui-ci est un héros national en Pologne où les rues portaient son nom de son vivant. L'ancien archevêque de Kracow (Cracovie) a fait beaucoup pour la chute de l'oppression communiste dans tout le bloc de l'Est. A leurs yeux il est un héros de la Liberté. Il
est venu huit fois en France. Un seul pays a été aussi souvent honoré de sa visite: sa Pologne natale.

Une image de la Vierge noire de Jasna Gora sur une tombe du Chambon-Feugerolles. Situé dans la ville de Cczestochowa, le sanctuaire de Jasna Gora est le haut-lieu de la spiritualité polonaise, destination d'un immense pèlerinage et célèbre pour les nombreuses visites qu'y a effectué Jean-Paul II (FI)

" Morts pour la France "

C'est aussi dans la pierre qu'est gravée à  jamais la présence des " Polaks ". Sur celle des tombes mais aussi celle des monuments aux morts. Il suffit de jeter un oeil aux plaques de marbre de Roche-la-Molière, à  côté de l'église et du poilu de 14 aux pieds duquel on trouve une lampe de mineur. Et on lit :
"Fusillé par la gestapo : Chwalski J. ; Morts aux maquis : Gramatika J. ; Jankowoski S. ; Robasenszki S.", etc. Dans le Pilat, au milieu des bois on trouve le monument du maquis franco-Polonais de la Versanne. Issu du détachement FTP " Tadeusz Kosciuszko " (du nom d'un indépendantiste polonais qui lança une insurrection en 1794, déjà  dans les années 30, une société patriotique portait le nom de Kosciuszko à  Roche-la-Molière), il était composé d'une majorité de mineurs commandé par Téodor Lopuszanski et Francizek. Le maquis fut décimé en 1944. Citons en particulier le nom de Mlle Zolkowska. Elle avait 20 ans. Au Crêt de Roc, le monument aux Patriotes polonais marqué de l'aigle est incontournable. Aux abords du musée de la mine, à Saint-Etienne, une rue rappelle le souvenir du ghetto juif de Varsovie, qui se souleva en 1943.

polacy
La République, Saint-Etienne, 31 août 1944. Du 1er août au 2 octobre, la grande insurrection "Action Tempête" de l'Armia Krajowa fit subir à  l'occupant plus de pertes que toute la Résistance française durant tout le conflit.

Katowice


Saint-Etienne est jumelée avec la ville de Katowice. J'y suis allé une ou deux fois. C'est une ville qui lui ressemble un peu. En plein coeur du pays noir de la Silésie, c'est une ville industrielle de près de 400 000 habitants, jouxtant une multitude d'autres villes (dont Chorzow justement), au total près de 3 millions d'habitants ! Pas très loin en train de Cracovie et du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Et chaque année, la région fête Sainte Barbara (Sainte Barbe) comme chez-nous, en musique.
 
De mes escapades à  Katowice j'ai retenu quelques images : le tramway rouge bringuebalant (qu'on imagine Sainté avec les vieux trams des années 70), l'espèce d'immense soucoupe volante noire qu'est le palais des spectacles, posé en plein coeur de la ville, les animaux du zoo qu'on survole sur des sièges comme au ski. Je ne suis plus certain d'ailleurs que ce soit à  Katowice, Wroclaw peut-être ? Et puis les camés de Stawowa, les tags GKS partout (le club de foot créé en 1964 dont les couleurs sont le vert et le jaune, généralement abonné au milieu de tableau de la Liga 1, comme nos Verts délavés), parfois augmentés du sigle "KKS" (les supporters, réputés pour leur violence), les maison en briques noires ou rouges de Siemianowice, les chemins noirs aussi et les cheminées d'usine  - à  côté, Sainté c'est Alger la blanche - des quartiers périphériques.

Le Spodek, palais des spectacles (/dr)

Mais aussi les statues de saints dans les bistros et puis comme dans tous les pays de l'Est ces espèces de kiosques nombreux où l'on trouve des clopes, des journaux, de l'alcool, du dentifrice, y compris le dimanche (un ami polonais fut très étonné de voir la fermeture quasi-absolue des magasins français le dimanche) voire à  2 heures du mat, servis à travers une petite ouverture dans la porte en fer de certaines boutiques.

Emblème du GKS, le club de foot de Katowice, il reprend le motif du blason traditionnel de la ville qui figure une sorte de marteau-pilon symbolisant les industries de cette ville ouvrière. Le jaune est la couleur de la Silésie.

Alicja Tardy, comme précédemment écrit, est à l'origine du jumelage entre nos deux villes. Cette scientifique polonaise s'est installée à  Sainté avec son époux français en 1989. "Je voulais rendre à  mon pays natal ce que je lui devais", explique-t-elle dans un article de presse. A la suite de la visite d'une délégation de Silésie, elle crée en 1992 l'Asemka (Association Saint-Etienne Métropole-Katowice), dont l'action aboutit au jumelage des deux villes. Depuis 1998, une Maison de Saint-Etienne représente la ville à  Katowice et contribue au rapprochement des deux régions. Des actions qui ont valu à  Alicja Tardy, 48 ans, d'être décorée de la croix de chevalier du Mérite par le président polonais. Diverses manifestations et échanges oeuvrent pour une collaboration entre nos deux villes. Et sauf erreur, c'est à  Katowice que le groupe Casino a ouvert son premier magasin en Europe de l'Est.
 
Ci-dessous, des photos prises à  Siemianowice, qui est un peu à  Katowice ce que Terrenoire est à Saint-Etienne. Ces clichés ont plus de quinze ans. Il ne doit plus y avoir beaucoup de Traban aujourd'hui.

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